International
Venezuela: le bolivar, de billet de banque à jouet pour enfants

AFP
Comme dans un tripot à l’air libre, ils manient des liasses de billets et multiplient les enchères en jouant aux cartes. Dans le village de Puerto Concha, dans l’ouest du Venezuela, les enfants jouent avec de vrais bolivars qui ne valent plus rien depuis belle lurette.
« Si tu mets cent; tu gagnes cent », lance une fillette en jouant à Ajiley, un jeu de cartes répandu dans le pays sud-américain. A côté d’elle, les billets en monnaie nationale sont stockés dans une boîte en forme de guitare.
En proie à une hyperinflation, le Venezuela opérera vendredi une nouvelle réforme monétaire qui supprimera six zéros aux billets de banque. Le pays en est à sa troisième conversion du bolivar depuis 2008.
Le pays qui traverse la pire crise de son histoire a vu son produit intérieur brut (PIB) chuter de 80% depuis 2013, notamment en raison de la baisse des cours du pétrole, mais aussi de l’effondrement de la production à cause d’une mauvaise gestion et de la crise politique.
Le pouvoir a dû accepter une dollarisation de l’économie et le dollar est désormais utilisé dans 70% des transactions.
A Puerto Concha, un village de pêcheurs, la réforme monétaire semble bien lointaine. Ici, les quelque milliers d’habitants utilisent le peso de Colombie, située à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau.
« Ici, le bolivar, c’est de l’histoire ancienne. Le nouveau bolivar, je ne le connais pas et je ne veux pas le connaître. Ca sert à quoi? », lance Jonatan Moran, ouvrier de 32 ans.
Les habitants évoquent des souvenirs et une époque pas si lointaine juste avant la précédente réforme de 2018 où ils étaient obligés de transporter des seaux de billets pour aller faire leurs courses.
Cette dernière conversion en appellera d’autres, prédit l’économiste José Manuel Puente, qui souligne que le Venezuela deviendra vendredi le pays sud-américain à avoir ôté le plus de zéros à sa monnaie, quatorze au total.
Beaucoup d’habitants changent souvent leurs billets verts pour des pesos colombiens car il est difficile de trouver des petites coupures en dollars alors que celles du peso sont… monnaie courante.
On ne se sert du bolivar que pour les paiements par carte, comme dans la boutique de Hugo Fernandes, 24 ans. La dernière fois qu’il a accepté des bolivars en billets, c’était il y a quatre mois, payés par des touristes de passage.
« Je les ai gardés en souvenir parce qu’on n’en n’avait jamais vus. Et maintenant, ils vont les changer à nouveau », raconte le commerçant qui préfère largement le peso colombien « plus stable ».
Au détour d’une rue, un tas d’immondices est prêt à être brulé. Parmi les déchets, des dizaines de billets de 100 bolivares à l’effigie du « Libertador ».
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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