International
Ouverture d’un enquête de la CPI au Venezuela: « une porte » vers « la justice », selon les proches

AFP
« Cela ouvre une porte à la justice », se félicitent, au surlendemain de la décision de Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur des possibles crimes contre l’humanité au Venezuela, les parents de Juan Pablo Pernalete, un jeune tué lors des manifestations anti-pouvoir de 2017.
Mercredi, au terme d’une visite de quatre jours au Venezuela, le procureur de la CPI Karim Khan a annoncé que la Cour avait décidé de passer de la « phase préliminaire » engagée en 2018 à l’enquête proprement dite.
« Il faut qu’on continue à donner de la voix », ont affirmé à l’AFP José Gregorio et Elvira, les parents de Juan Pablo, décédé à 20 ans, après avoir reçu une tir de grenade lacrymogène dans le torse.
« On a des sentiments contradictoires. D’un côté il y a une satisfaction pour le travail réalisé en dénonçant les violations des droits de l’homme mais de l’autre, il y a un vide. On pleure beaucoup. L’assassinat de notre fils et d’autres jeunes n’auraient jamais du se produire », dit Elvira.
Mercredi, le procureur britannique et le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui était la principale cible des protestations, ont signé un mémorandum marquant l’ouverture de l’enquête.
Le pouvoir vénézuélien y assure qu’il adoptera « toutes les mesures nécessaires pour s’assurer de l’application de la justice ».
Toutefois, Maduro a clamé haut et fort qu’il « respectait la décision, mais ne la partageait pas ».
Plusieurs militants spécialistes des droits de l’homme se sont également félicités de l’ouverture de l’enquête, mais ont rappelé que le processus serait « très long ».
– Pas encore de suspect identifié –
Le memorandum souligne d’ailleurs qu’il « n’y a pas de suspect identifié » à ce stade.
Une enquête de la CPI « signifie qu’il n’y pas eu de processus judiciaire réel » quant aux violations des droits de l’homme au Venezuela, assure Rafael Uzcategui, directeur de l’ONG de Défense des droits de l’homme PROVEA.
« Il y a eu des crimes et ces crimes n’ont pas fait l’objet d’enquêtes pertinentes », ajoute-t-il.
La décision de Khan « confirme » les conclusions de la prédécesseure de Karim Khan, la Gambienne Fatou Bensouda, qui avait estimé qu’il y avait une « base raisonnable » pour croire que des crimes contre l’humanité avaient été commis et qui avait évoqué « l’inaction » des autorités vénézuéliennes pour enquêter, estime quant à elle Liliana Ortega, directrice de l’ONG COFAVIC.
La CPI va désormais décider sur quels cas elle va « enquêter ».
– « Chemin très long » –
« L’enquête n’est pas une fin en soi, c’est un point de départ d’un chemin très long », conclut-elle, précisant qu’il est « important que les victimes n’aient pas des attentes trop élevées, sinon cela conduirait à une +revictimisation+ ».
Les familles des victimes ont demandé à être entendues par le procureur lors de sa visite, mais il n’y pas d’agenda connu pour le moment.
Un rapport de la mission de l’ONU, publié en septembre 2021, estime que la justice a joué un « rôle » dans la « politique de l’Etat pour faire taire » l’opposition.
De son côté le procureur général du Venezuela Tarek William Saab a, sans surprise, réagi comme le président vénézuélien, estimant qu’il n’y avait pas de « motifs » pour ouvrir une enquête de la CPI.
Il a souligné que plus de 150 membres de forces de l’ordre ont été inculpés pour des violations des droits de l’homme depuis 2017, la preuve qu’il y a une volonté réelle selon lui de trouver des responsables à la centaine de morts pendant les manifestations.
« Le Venezuela avec son système judiciaire fera sa propre enquête », a-t-il assuré à la télévision Telesur.
Des déclarations qui ne convainquent pas Elvira Pernalete: « La justice a manipulé, retardé les procès concernant la mort de son fils et d’autres.
« Non seulement, +ils+ l’ont assassiné physiquement mais ils voulaient l’assassiner moralement en le traitant de délinquant, de criminel, de terroriste… »
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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