International
La crise politique au Nicaragua depuis 2018

AFP
Les temps forts de la crise politique au Nicaragua, depuis la contestation antigouvernementale réprimée de 2018 jusqu’à l’élection présidentielle de dimanche qui a confirmé au pouvoir le président Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo.
– Contestation réprimée –
En 2018, le Nicaragua est secoué par une contestation exigeant la démission du président Daniel Ortega, un ex-guérillero sandiniste au pouvoir de 1979 à 1990 et de nouveau depuis 2007, ainsi que celle de sa femme, Rosario Murillo, vice-présidente depuis 2017.
Les manifestants accusent le couple présidentiel d’avoir instauré une « dictature » marquée par la corruption et le népotisme.
La répression fait au moins 328 morts. Des centaines d’opposants sont emprisonnés et plus de 100.000 Nicaraguayens s’exilent, selon les organisations de défense des droits humains.
– Nouvel arsenal juridique –
En octobre 2020, un an avant la présidentielle, le Parlement, dominé par le parti de Daniel Ortega, adopte deux lois qui font polémique.
La première prévoit d’enregistrer comme « agent étranger » toute personne ou entité recevant des fonds de l’étranger, notamment les ONG, entraînant une surveillance étroite et une sévère restriction des droits civiques et politiques.
La seconde punit de peines de prison la « publication ou la diffusion (sur les réseaux sociaux) d’information fausse (ou) déformée, susceptible de répandre l’inquiétude, l’angoisse ou la peur parmi la population ».
En décembre 2020, le Parlement approuve une autre loi contestée, excluant des élections de 2021 ceux qui promeuvent des sanctions étrangères contre le Nicaragua, une référence à l’opposition.
– Arrestations d’opposants –
En mai 2021, le Parlement approuve la composition du nouveau Conseil suprême électoral (CSE) constitué de magistrats favorables au gouvernement.
Le 2 juin, la journaliste Cristiana Chamorro, principale rivale potentielle de Daniel Ortega à la présidentielle, est arrêtée puis assignée à résidence après avoir été accusée de blanchiment d’argent par le gouvernement.
Cristiana Chamorro est la fille de l’ancienne présidente Violeta Chamorro (1990-1997) et de Pedro Joaquin Chamorro, héros de la lutte contre la dictature des Somoza (1936 à 1979).
Les jours suivants, trois autres candidats potentiels sont arrêtés: le politologue Félix Madariaga, l’économiste Juan Sebastian Chamorro (cousin de Cristiana Chamorro) et l’ex-diplomate Arturo Cruz.
Mi-juin, le gouvernement accuse les candidats à la présidentielle arrêtés d’être des « usurpateurs » financés par les Etats-Unis pour renverser le président.
Sont également interpellés des dissidents sandinistes, des membres de la société civile et des entrepreneurs.
Le 20, un cinquième candidat, le journaliste Miguel Mora, est arrêté.
Le 6 juillet, cinq dirigeants de mouvements étudiant et paysan, dont Medardo Mairena, candidat à la présidence, sont arrêtés.
Le 24, un septième candidat, Noel Vidaurre, est placé en résidence surveillée.
Le 29, le Parlement retire le statut juridique de 24 organisations de la société civile qui critiquaient la gestion de la crise du Covid-19, les accusant d’enfreindre la réglementation.
Au total, 39 opposants ont été arrêtés.
– Sanctions –
Washington qualifie Daniel Ortega de « dictateur » et inflige des sanctions à quatre de ses proches. Washington, l’ONU, Madrid et Bruxelles réclament la libération des opposants.
Le 2 novembre, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell estime que le scrutin du 7 novembre ne pourra pas être considéré comme « légitime », après l’avoir qualifié de « simulacre » le mois précédent.
Quatre jours avant le scrutin, le 3 novembre, le Congrès américain approuve la loi dite RENACER. Cette loi bipartisane, qui doit encore être promulguée par le président Joe Biden, prévoit le renforcement des sanctions américaines contre des personnes impliquées dans des violations des droits de l’homme et dans l’obstruction à des élections libres.
– Elections –
Le président Daniel Ortega est réélu pour un quatrième mandat de cinq ans avec 75% des voix, selon des premiers résultats officiels partiels.
« Ce que le président du Nicaragua et son épouse (…) ont orchestré aujourd’hui est une élection pantomime qui n’était ni libre, ni juste, et certainement pas démocratique », dénonce le président américain Joe Biden qui qualifie le scrutin de « comédie ».
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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