International
La Colombie accuse la Russie « d’ingérence étrangère », démenti russe

AFP
La Colombie a accusé la Russie « d’ingérence étrangère » à la frontière avec le Venezuela, des affirmations rejetées vendredi par l’ambassadeur russe en poste à Bogota.
« Nous savons que certains hommes et unités militaires des forces militaires bolivariennes (vénézuéliennes) ont été mobilisés vers la frontière (entre la Colombie et le Venezuela) avec le soutien et la force technique de la Russie », a accusé jeudi le ministre colombien de la Défense, Diego Molano.
Citant des sources de renseignement, M. Molano a dénoncé « une ingérence étrangère » russe dans cette zone, théâtre depuis début janvier d’une rivalité meurtrière entre deux groupes armés dont l’un, l’Armée de libération nationale (ELN), serait soutenu par Caracas, selon les autorités colombiennes.
Dans un communiqué publié vendredi, l’ambassade de Russie en Colombie a exprimé sa « perplexité » devant ces affirmations « irresponsables ». Elle a regretté les « tentatives répétées (du gouvernement colombien) d’accuser la Fédération de Russie » d’une « prétendue ingérence dans les affaires intérieures de la Colombie ».
Il s’agit de « déclarations irresponsables d’un membre du cabinet gouvernemental », a ajouté la représentation russe, fustigeant le ministre Molano pour « son inlassable quête (d’ennemis) fictifs » et ses déclarations « sans aucune vérification ».
Commentant l’affaire à son tour devant la presse vendredi, le président colombien Ivan Duque a jugé qu’il était « important que nous continuions à maintenir l’esprit de coopération, de franchise et évidemment de garder cela au niveau du dialogue diplomatique qui convient ».
« Sans aucun doute, je crois que nous aurons l’occasion de parler avec la représentation diplomatique russe en Colombie pour comprendre un peu la présence militaire qui est assurée au Venezuela, pourquoi la présence de certains des équipements qu’ils ont dans ce pays est si importante », a souligné M. Duque.
Selon des analystes à Bogota, ce possible activisme russe à la frontière serait en lien avec la crise en Ukraine, alors que Vladimir Poutine a prévenu qu’il pourrait envoyer des troupes pour des exercices dans les Caraïbes ou au Venezuela, et que Moscou a poussé récemment pour des négociations entre l’ELN et le gouvernement colombien.
L’ELN, guérilla d’inspiration guévariste, et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui rejettent l’accord de paix signé en 2016 avec cette guérilla marxiste s’affrontent depuis début janvier pour le contrôle territorial du département d’Arauca, séparé du Venezuela par une simple rivière.
Du fait de ce voisinage, l’Arauca est une zone de nombreux trafics et contrebandes, y compris une route importante pour exporter la drogue produite en Colombie.
Ces violences entre deux guérillas, essentiellement des assassinats ciblés, ont fait près de 70 morts en un mois. Elles se déroulent également au Venezuela voisin où, selon Bogota, les deux groupes ont des bases arrière. Des accusations que le gouvernement chaviste de Nicolas Maduro, allié de Moscou, rejette régulièrement.
Bogota, l’un des principaux alliés des États-Unis sur le continent, et Caracas ont rompu leurs relations diplomatiques peu après l’arrivée au pouvoir du président conservateur Ivan Duque en août 2018.
En mai 2021, alors que le pays était le théâtre d’un mouvement sans précédent de manifestations antigouvernementales, la Colombie avait accusé la Russie d’être liée à des cyberattaques contre des sites internet officiels. L’ambassade de Russie avait exprimé sa surprise face à ces accusations « totalement infondées ».
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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