Amérique centrale
Le vélo trace sa route dans l’enfer de la circulation de Bogota

AFP | par Rafael BENABDELMOUMENE
Dès l’aube, c’est un flot ininterrompu: des centaines de cyclistes se déversent entre les terrains vagues et les barres d’immeubles de Kennedy, dans le sud populaire de Bogota.
Derrière les guidons, un ouvrier, une couturière, des étudiants… Ici, pour aller ou rentrer du travail, la voiture a cédé le pas à la petite reine. Une scène qui illustre la place croissante de la bicyclette dans une des mégapoles pourtant les plus embouteillées de la planète.
Les mains noires de cambouis, Ricardo Buitrago, réparateur de vélo installé depuis six ans, enchaine les clients. Jusqu’à 10.000 vélos passent chaque jour sur cette piste cyclable, selon lui.
Maria Ellis est l’une de ces cyclistes. En voiture, « je mets environ une heure et demie (pour aller au travail) alors que j’habite juste à côté. En vélo, je mets 25 minutes. Donc le vélo c’est beaucoup mieux! », sourit-elle.
Une ville hostile
Les 8 millions de Bogotanais redoutent chacune de leur sortie en voiture. En heure de pointe, traverser la ville peut prendre jusqu’à trois heures. Un enfer.
En 2019, 880.000 déplacements se faisaient chaque jour en bicyclette à Bogota, selon la mairie, soit près de 7 % de l’ensemble des trajets de la capitale.
« Pendant la pandémie, le vélo représentait 13 % des déplacements », explique Carlos Felipe Pardo, fondateur de l’ONG « Despacio » en faveur des mobilités douces.
La capitale a été une des premières villes à créer des pistes cyclables temporaires pour assurer les déplacements tout en respectant la distanciation sociale. Une solution adoptée à travers le monde, comme à Paris.
Bogota compte désormais 593 km de voies dédiées aux vélos, se félicite Mme Avila Moreno, soit le réseau cyclable le plus étendu d’Amérique Latine, et « nous projetons d’atteindre 800 kilomètres en juin 2024 ».
Parfois séparées de l’intense circulation par de simples plots de plastique ou déformées par des racines d’arbres… toutes ne sont pas bon état. Mais elles sont là.
Economique mais périlleux
Loin de la connotation « bobo » que peut prendre le vélo dans les capitales européennes, c’est en Colombie un moyen de transport fiable et économique, dans un pays où le salaire minimum atteint péniblement les 220 euros par mois.
« Pour les gens de Bogota, c’est un moyen pratique de se déplacer. C’est aussi parce que nous sommes pauvres », lâche M. Pardo.
« Beaucoup voient dans le vélo un moyen économique d’éviter les transports publics », confirme la secrétaire à la mobilité. Comme Pedro Quimbaya, agent de sécurité de 53 ans, qui, sur son deux roues chaque jour, économise « 150.000 pesos (35 euros) par mois » d’autobus.
Le revers est le risque d’accident. « Aux heures de pointe, la circulation est très dense, il y a trop de vélos, la piste n’est pas très bonne, il faut faire très attention », souligne Mme Ellis.
Au premier semestre 2022, 50 cyclistes sont morts dans des accidents à Bogota. « C’est un comportement que nous devons changer, tous » plaide-t-on à la mairie.
Il y a aussi le « danger » des vols, souligne l’agent Quimbaya, en écho à une autre préoccupation majeure, l’insécurité.
Agressé « quatre ou cinq fois », il s’est fait voler « par une bande » un vélo de 270 euros, soit plus d’un mois de salaire.
La revente des vélos volés alimente un vaste marché noir. En 2020, la municipalité a enregistré le vol de 10.856 bicyclettes, un chiffre en constante augmentation.
« Il faut des infrastructures mais aussi une sensibilisation des automobilistes, une meilleure sécurité pour éviter les vols et plus de réglementation. Bogota a progressé sur tous ces fronts mais doit encore s’améliorer », estime M. Pardo.
Futur Copenhague?
La ville « a un énorme potentiel », assure Mme Moreno, tout juste nommée à son poste. « C’est un processus en construction par lequel sont passées des grandes villes comme Copenhague. Bogota suit le même chemin ».
La municipalité va déployer en octobre 3.300 bicyclettes rose fuchsia en libre-service, via une entreprise brésilienne.
La Colombie et le vélo, c’est une vieille histoire d’amour avec d’innombrables champions comme Egan Bernal, vainqueur en 2019 du Tour de France, et de nombreux pratiquants en tenue moulante sur les routes montagneuses autour des grandes villes.
Les trois derniers édiles de Bogota, dont l’actuel président Gustavo Petro et la maire actuelle Claudia Lopez, ont voulu promouvoir le vélo.
Une culture qui se retrouve aussi lors des « ciclovias ». Chaque dimanche, depuis 1974, les grandes avenues sont fermées au trafic automobile pour laisser la place à des milliers de cyclistes. Une parenthèse qui se referme à 14H00, mais donne un autre visage à la ville, loin du bruit de moteurs et des gaz d’échappement.
Bogota « peut devenir la capitale mondiale du vélo. C’est possible, même si nous en sommes encore loin », estime M. Pardo. « On peut faire descendre des gens de leur voiture pour les faire monter sur un vélo », promet Mme Avila Moreno.
« Beaucoup de mes clients l’ont fait. Ils ont laissé jusqu’à leurs motos », confirme Ricardo le réparateur depuis son atelier de Kennedy. « Le futur, c’est le vélo ».
Amérique centrale
Nicaragua abandonne l’action contre Israël pour des raisons économiques, selon le gouvernement.

Le gouvernement du Nicaragua a annoncé ce samedi que son retrait de la procédure contre Israël pour génocide, entamée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) de l’ONU, est dû au « coût financier élevé » que cela représenterait pour eux de poursuivre ce processus judiciaire.
« Cette décision est motivée par le coût financier élevé que représente pour un pays en développement, et soumis aux restrictions économiques que subit le Nicaragua, la poursuite de ces procédures judiciaires », a indiqué dans un communiqué le gouvernement sandiniste dirigé par Daniel Ortega et sa femme, Rosario Murillo.
Comme l’a annoncé la CIJ mercredi dernier, dans une demande datée du 1er avril, « le Nicaragua a informé la Cour de sa décision de retirer la demande d’autorisation d’intervenir » qu’il avait déposée le 23 janvier 2024, dans l’affaire concernant l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza par l’Afrique du Sud contre Israël.
Dans sa demande, maintenant retirée, le Nicaragua affirmait avoir « des intérêts juridiques qui découlent des droits et obligations imposés » par la Convention à tous les pays signataires et, en particulier, de « l’universalité tant de la condamnation du génocide que de la coopération nécessaire ‘pour libérer l’humanité de ce fléau odieux' ».
Amérique centrale
La présidente mexicaine confirme sa présence de deux heures à la IXe CELAC

La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a confirmé ce vendredi qu’elle se rendra pour « environ deux heures » à la IXe Conférence de la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens (CELAC), qui se tiendra le 9 avril au Honduras, après un appel téléphonique avec la présidente hondurienne, Xiomara Castro.
« Je vais participer à la CELAC le 9 avril, mais pour très peu de temps. Je ne pourrai pas rester toute la journée. Nous définissons encore l’horaire exact, mais je verrai si je peux être présente à l’inauguration. Je serai à Tegucigalpa environ deux heures », a déclaré Sheinbaum lors de sa conférence de presse matinale.
Ce sera son deuxième voyage à l’étranger depuis son entrée en fonction le 1er octobre, après sa participation au sommet du G20 en novembre à Rio de Janeiro, au Brésil.
Contrairement à ce déplacement, effectué en vol commercial avec une escale au Panama, elle utilisera cette fois un avion des Forces armées mexicaines, en raison du peu de temps dont elle dispose.
La cheffe de l’État mexicain, qui a promis de maintenir la politique de voyages internationaux limités de son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador (2018-2024), a exprimé son souhait d’accompagner Xiomara Castro et le président colombien Gustavo Petro, qui assumera la présidence tournante de la CELAC lors de cette rencontre.
Amérique centrale
Le départ de Ricardo Martinelli vers le Nicaragua toujours en suspens

Le départ de l’ex-président panaméen Ricardo Martinelli (2009-2014) vers son asile au Nicaragua reste incertain. Ce mercredi, l’un de ses avocats a déclaré qu’il ne s’attendait pas à un départ dans les prochaines heures, alors que le sauf-conduit accordé par le gouvernement panaméen expirera ce jeudi à minuit.
Martinelli, un magnat de 73 ans, s’est réfugié à l’ambassade du Nicaragua depuis plus d’un an pour éviter d’être incarcéré après avoir été condamné à plus de 10 ans de prison pour blanchiment d’argent. Son voyage vers le Nicaragua a été suspendu à la dernière minute lundi dernier.
Le gouvernement de Daniel Ortega et Rosario Murillo a déclaré dans un communiqué qu’il ne recevrait pas l’ex-président panaméen tant qu’une possible alerte rouge d’Interpol contre lui ne serait pas clarifiée. Les autorités panaméennes ont toutefois précisé que cette alerte n’existait pas, car elle était infondée.
« Nous attendons ce communiqué officiel du Nicaragua autorisant le voyage », a déclaré Alfredo Vallarino, l’un des avocats de l’ancien dirigeant, aux journalistes. Il a également rappelé que le sauf-conduit expirera « demain (jeudi) à minuit », après avoir été prolongé lundi dernier par le gouvernement panaméen.
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