International
Présidentielle au Brésil: Bolsonaro regonflé avant le 2e tour

AFP | Mariëtte Le Roux et Pascale Trouillaud
Bien qu’il ait été devancé par le favori Lula au premier tour de l’élection brésilienne dimanche, Jair Bolsonaro abordait lundi la campagne pour le second tour avec confiance, face à une gauche sonnée, mais combative.
« Nos adversaires se sont préparés pour une course de 100 mètres, mais nous sommes prêts pour courir un marathon. Nous allons lutter avec toujours plus de confiance », a lancé le chef de l’Etat sur Twitter.
« Envers et contre tous, nous avons eu plus de voix au 1er tour qu’en 2018, près deux millions », a-t-il insisté.
Dimanche, au premier tour de la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche, a remporté 48 % des voix, devant le président sortant d’extrême droite, à 43%, avec six millions de voix en plus, selon des résultats officiels.
Comme pour le Brexit ou l’élection de Donald Trump qu’ils n’avaient pas vu venir, les sondages se sont lourdement trompés: ils avaient promis à Lula une avance de 14 points dans les intentions de vote (50 % contre 36 %) et même, peut-être, une victoire dès le 1er tour.
La Bourse de Sao Paulo a salué ces résultats lundi avec une hausse de plus de 5,5 % une heure avant la clôture, alors que les milieux économiques, même avec des réserves, continuent de soutenir Jair Bolsonaro et ses politiques libérales.
Lula, pour qui ce résultat est très décevant, a rencontré dans l’après-midi son colistier de centre droit, l’ex-gouverneur Gerald Alckmin, pour une « réunion de coordination de campagne » à Sao Paulo.
« Nous devons dialoguer avec les personnes qui n’ont pas voté pour nous au premier tour », a affirmé Lula à la presse, à l’issue de cette réunion.
« Je peux vous dire que nous allons gagner cette élection. C’est juste une prolongation »,avait déclaré tard dimanche devant ses partisans le vieux lion de la politique brésilienne, tout de même visiblement affecté par cette déception électorale.
« Demain (lundi) je commence à faire campagne », a dit Lula, en promettant « plus de déplacements et d’autres meetings » à la rencontre des Brésiliens pour décrocher un 3e mandat le 30 octobre.
Il a dit attendre avec impatience « le débat en tête à tête » avec son adversaire, « pour voir s’il continuera de mentir ».
Troubles redoutés
Les élections générales organisées au Brésil dimanche se sont aussi soldées par un succès inespéré pour les Bolsonaristes aux postes de gouverneurs et au Congrès, surtout au Sénat, qui a vu l’arrivée d’une vague ultra-conservatrice. Des anciens ministres du gouvernement ont été élus.
« Nous allons voir un 2e tour radicalement polarisé », prévoit Bruna Santos, du Brazil institute, alors que le Brésil est déjà très fracturé après quatre ans de mandat Bolsonaro.
Pour Paulo Calmon, politiste de l’Université de Brasilia, « la course va être encore plus ouverte et promet une dispute acharnée » et « Bolsonaro maintient toutes ses chances de réélection ».
Le revers de Lula accorde même à Bolsonaro « un mois supplémentaire pour provoquer des troubles dans les rues », estime pour sa part Guilherme Casaroes, de la Fondation Getulio Vargas.
Il considère, lui aussi, que « les chances de Lula d’être élu sont nettement plus faibles ».
« On ne peut pas exclure que Bolsonaro galvanise sa base et l’encourage à pourchasser les supporters de Lula », abonde M. Shifter, analyste de l’Inter-American Dialogue.
Entre les deux camps, « il y a beaucoup de rancoeur, de haine et il ne serait pas surprenant que cela conduise à des troubles », alors que la campagne a déjà connu des violences.
Détestation des sondages
Arrivés en 3e et 4e position de la présidentielle, Simone Tebet (MDB du centre droit), qui a obtenu 4 % des voix et Ciro Gomes (PDT, centre gauche, 3 %) vont être très courtisés.
« Les électeurs de Simone Tebet et Ciro Gomes, environ huit millions de personnes, vont décider qui sera le prochain président », estime Bruna Santos.
Le premier tour aura conforté Jair Bolsonaro dans sa détestation des sondages, qui le plaçaient loin derrière Lula depuis des semaines.
« On a fait mentir les sondages! », a exulté dimanche soir le président populiste, qui dit préférer prendre le pouls des Brésiliens dans la rue, lors de ses grands meetings ou lors de bains de foule.
Pour Guilherme Casaroes, « les instituts de sondage, qui ont donné des projections inconsistantes à la fois pour les élections présidentielle et celles des Etats vont devoir se réinventer ».
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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