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En Bolivie, le « peuple de l’eau » disparaît avec le lac Poopo

Photo: Aizar Raldes / AFP

| Par AFP | Martín Silva |

Un bateau abandonné repose sur la terre craquelée, tout ce qui reste du lac sur lequel il a longtemps flotté et qui a quasiment disparu, emportant avec lui la civilisation du « peuple de l’eau ».

Le lac Poopo était pourtant le deuxième plus grand de Bolivie, occupant en 2002 quelque 3.000 km2. Treize ans plus tard, en 2015, il s’était complètement évaporé, laissant le peuple Uru sans moyen de subsistance.

Felix Mauricio, 82 ans, un ancien pêcheur vêtu du traditionnel poncho et coiffé d’un chapeau de totora, le jonc du lac dont était aussi fait les bateaux, raconte.

« Les poissons étaient gros, un petit poisson faisait trois kilos ». « Le lac était là », dit-il en montrant la terre desséchée. « Il s’est asséché très vite ».

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Depuis 2015, une petite couche d’eau a réapparu, mais insuffisante pour permettre d’y naviguer, ou à des poissons d’y vivre.

Selon les scientifiques, la quasi-disparition du lac est due au réchauffement climatique mais aussi à l’utilisation intensive de l’eau du lac par l’agriculture et l’industrie minière de ce grand plateau, à 3 700 m au-dessus du niveau de la mer.

Et le peuple Uru, qui s’appelle lui-même « le peuple de l’eau », a perdu avec lui sa seule ressource. Comme nombre d’autres, Felix Mauricio en est maintenant réduit à mâcher des feuilles de coca pour tromper la faim.

Il a toujours vécu à Punaca Tinta Maria, et se souvient de l’époque où les eaux venaient jusqu’à leur porte et occasionnellement inondait les maisons.

Ni eau, ni terre

Il ne reste désormais que sept familles à Punaca Tinta Maria, qui en abritait 84 avant que le lac ne s’assèche.

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Au dernier recensement, il y a bientôt 10 ans, il n’y avait plus à Punaca Tinta Maria et dans les deux villages proches de Llapallapani et Vilaneque qu’environ 600 membres du peuple Uru, une tribu dont on retrouve la trace sur des milliers d’années en Bolivie et au Pérou.

« Beaucoup vivaient ici avant, mais ils sont partis, il n’y a plus de travail », explique Cristina Mauricio, une habitante de Punaca Tinta Maria.

Certains sont partis travailler comme mineurs ou dans le bâtiment. D’autres ont tenté de se lancer dans la culture du quinoa, mais, vivant traditionnellement de l’eau, le peuple Uru ne possède quasiment pas de terre.

Leurs villages sont entourés par ceux d’une autre tribu indigène, les Aimara, qui gardent jalousement les terres qu’ils occupent depuis longtemps, avec l’aval du gouvernement.

L’Etat a annoncé un projet de redistribution de terres aux Urus, mais selon la communauté, les terres qu’on lui propose sont infertiles et inutilisables.

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« Nous sommes orphelins »

Les terres desséchées du lac avaient toutefois donné un peu d’espoir aux Urus. Elles étaient en effet recouvertes d’une couche de sel.

Ils ont regroupé leurs maigres ressources pour s’équiper afin de récolter le sel et de le raffiner.

Mais ils ont ensuite réalisé qu’ils n’avaient pas les 500 dollars nécessaires pour acheter les sacs qui leur auraient permis de le vendre. Et l’aventure s’est pour l’instant arrêtée là.

« Les Urus vont disparaître si nous ne répondons pas aux signaux d’alarme », a déclaré la sénatrice Lindaura Rasguido, du parti MAS au pouvoir en Bolivie, après une visite sur place en octobre.

Elle et sa délégation ont été accueillies avec des danses traditionnelles et des poèmes dans une langue que très peu de personnes parlent encore.

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« Qui aurait pensé que le lac s’assècherait? Nos parents faisaient confiance au lac Poopo… Il y avait tout, des poissons, des oiseaux, des oeufs, tout. C’était notre source de vie », explique Luis Valero, 38 ans, chef spirituel du village.

Regardant d’un air pensif ses cinq enfants qui jouent autour d’un canoé reposant à sec là où était l’eau, devant sa maison de boue séchée, il conclut: « Maintenant, nous sommes orphelins ».

Felix Mauricio, lui, se veut optimiste et espère bien revoir un jour le lac. « Il va revenir, dans cinq ou six ans, il sera de retour », lance-t-il avec plus d’espoir que de certitude.

Selon les scientifiques, la vitesse d’évaporation des lacs dans le monde va continuer à augmenter, tandis que l’ONU estime qu’environ 3 milliards de personnes vivront d’ici 2050 dans des régions arides.

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Jorge Valdivia inculpé de viol une nouvelle fois en Chile, après sa libération récente

Le parquet chilien a inculpé jeudi l’ex-joueur de football Jorge Valdivia d’un nouveau chef d’accusation de viol, quelques jours seulement après sa libération de prison dans le cadre d’une autre accusation similaire.

Valdivia, âgé de 41 ans, est arrivé en silence au Huitième Tribunal de Santiago, accompagné de son avocate, Paula Vial, pour affronter l’audience de formalisation des charges relatives à la deuxième plainte de viol portée contre lui, laquelle devrait durer plusieurs heures.

Le parquet a indiqué qu’il présentera lors de cette séance les éléments de cette nouvelle plainte, déposée par une femme qui, à l’instar de l’autre affaire en cours, affirme que l’ex-footballeur l’a agressée après une rencontre entre eux.

Il a également précisé que le procureur en charge de l’affaire, Rodrigo Celis, devra à nouveau demander la détention préventive de Valdivia.

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International

Marco Rubio promet de redynamiser la politique américaine en Amérique latine sous un second mandat de Trump

Marco Rubio, d’origine cubaine et premier Hispano-américain nommé secrétaire d’État des États-Unis, promet de recentrer l’attention de Washington sur l’Amérique latine dans un second mandat de Donald Trump, à un moment critique marqué par la question migratoire et les investissements chinois dans la région.

La grande promesse de campagne du président élu est de réaliser la plus grande déportation de l’histoire du pays, ce qui laisse entendre que « l’Amérique latine jouera un rôle central dans la politique étrangère des États-Unis au cours des 30 dernières années », déclare Brian Winter, expert de l’organisation Americas Society.

À la tête de la diplomatie américaine, Rubio « apportera une attention considérable à une région que les États-Unis ont souvent négligée », ajoute Henry Ziemer, du Centre d’Études Stratégiques et Internationales (CSIS).

Considéré comme un « faucon » en politique étrangère, ce sénateur de Floride, né à Miami il y a 53 ans, s’est distingué par sa position ferme envers la Chine et l’Iran, ainsi que son soutien inébranlable à Israël.

Il a également accordé une grande attention à l’Amérique latine, soutenant fermement les sanctions contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, tout en étant critique des gouvernements de gauche du Mexique et de la Colombie, et en soutenant l’Argentine de Javier Milei.

« Rubio voit la région à travers un prisme idéologique très marqué : il la divise entre les dirigeants de gauche et de droite, entre rivaux et alliés », explique Winter.

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International

Manifestations à Lima contre l’extorsion à l’occasion du sommet APEC

Des centaines de transporteurs et de commerçants ont manifesté ce mercredi à Lima pour exiger des mesures contre l’extorsion, un problème récurrent qu’ils souhaitent mettre en lumière lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui sera présidé par les présidents des États-Unis et de la Chine.

Les manifestations se poursuivront jusqu’à vendredi, date à laquelle s’ouvrira la réunion des dirigeants du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui réunit des responsables de 21 économies.

« Nos enfants meurent à cause de la violence et de l’extorsion ! Ça suffit ! », a déclaré à l’AFP Rosa Juárez, une commerçante de 66 ans.

Avec des boucliers, la police a bloqué le passage de la marche, sans faire état de blessés.

Dans des régions du Pérou telles que Junín, Cusco, Puno, Áncash et Arequipa, des marches et des brûlages de pneus ont également été signalés, selon les images des médias locaux.

À Lima, le gouvernement a déployé un contingent de 13 000 policiers pour garantir la sécurité de l’événement international.

« Dehors les troupes américaines du Pérou ! », ont crié quelques manifestants qui ont rejoint la protestation tout en brûlant un drapeau américain.

Sous une forte surveillance policière, le groupe de manifestants a tenté de se rapprocher du centre de congrès qui accueillera le sommet, où les présidents Joe Biden et Xi Jinping se rencontreront samedi.

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