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International

Pérou: couvre-feu de trois jours dans la région de Puno, épicentre des manifestations

Photo: SEBASTIAN CASTANEDA / POOL / AFP

10 janvier | Par AFP |

Le Pérou, plongé dans une grave crise institutionnelle et politique, a décrété mardi un couvre-feu de trois jours dans la région de Puno, à la frontière avec la Bolivie, où de violentes manifestations antigouvernementales ont fait 18 morts depuis lundi.

« Le Conseil des ministres a approuvé le décret » imposant un couvre-feu dans la région de Puno (sud) « pour une période de trois jours, de 20H00 à 04H00 », a annoncé le Premier ministre Alberto Otarola lors d’une session plénière du Parlement.

Les manifestants réclament notamment la démission de Dina Boluarte, arrivée à la tête du Pérou après la destitution et l’arrestation le 7 décembre du socialiste Pedro Castillo.

Les manifestations, qui ont fait 40 morts en un mois, se poursuivaient mardi avec des blocages de routes dans six régions du pays. Des piquets de grève perturbent le trafic routier dans les régions de Puno, Cusco, Apurimac, Arequipa et Madre de Dios, dans le sud du pays, ainsi que dans la région Amazonas, dans le nord. Les autorités ont fait état au total de 53 tronçons routiers bloqués.

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Dans la région d’Ayacucho, dans le sud des Andes, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville de Huamanga. 

L’épicentre des protestations reste cependant la région aymara (peuple amérindien) de Puno, à la frontière avec la Bolivie et sur les rives du lac Titicaca, où des pillages de magasins et des attaques contre des véhicules de police ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi. 

Dans cette région où une grève illimitée a été décrétée le 4 janvier, au moins 14 personnes ont perdu la vie lundi lors de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants près de l’aéroport de Juliaca. 

« Plus de 9.000 personnes se sont approchées de l’aéroport de Juliaca et environ 2.000 d’entre elles ont lancé une attaque sans merci contre la police et les installations », avait déploré lundi M. Otarola, évoquant une « situation extrême ».

Trois autres personnes sont mortes lors du pillage dans la nuit de lundi à mardi d’un centre commercial de cette ville située à 1.300 km au sud de Lima. Un policier a également été retrouvé mort mardi après l’attaque contre son véhicule, selon la police locale. 

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Trois jours de deuil

Dans un communiqué mardi, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU se dit « très préoccupé par la montée de la violence au Pérou » et appelle « les manifestants à faire preuve de retenue » et la police à « veiller à ce que la force ne soit utilisée que lorsqu’elle est strictement nécessaire ».

« Nous sommes entre les mains de la barbarie », a dénoncé le cardinal et archevêque de Huancayo, Pedro Barreto, à la radio RPP, tandis que la médiatrice du peuple, Eliana Revollar, a estimé que « la violence atteint vraiment des niveaux insoupçonnés ».

A Juliaca, des dizaines de familles de victimes vêtues de noir font la queue à la morgue pour recevoir le corps d’un proche. « Mon frère est mort parce qu’il a été abattu, il a été tué par la police », dit un homme à la radio La Decana. 

Le gouvernement régional de Puno a décrété trois jours de deuil mardi, tout en appelant à la démission de la présidente Dina Boluarte. Une marche organisée dans la région par plusieurs collectifs de citoyens et de paysans doit arriver dans la capitale Lima aux environs du 12 janvier.

Ces décès portent à 40 le nombre de personnes mortes au cours des manifestations antigouvernementales depuis près d’un mois.

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Outre la démission de Dina Boluarte, les manifestants exigent un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

Bien qu’issue du même parti d’inspiration marxiste (Peru Libre) de l’ancien président Castillo, Dina Boluarte est considérée comme une « traîtresse » par les manifestants.

C’est dans ce contexte que le gouvernement se présente mardi devant le Parlement, contrôlé par la droite, pour demander un vote de confiance, une exigence constitutionnelle pour pouvoir rester en fonction.

Le Pérou doit recevoir mercredi une mission de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme, dépêchée dans le pays pour enquêter sur les manifestations et la réponse des forces de l’ordre.

Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence en cinq ans, dans un pays qui connaît une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption.

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International

Jorge Valdivia inculpé de viol une nouvelle fois en Chile, après sa libération récente

Le parquet chilien a inculpé jeudi l’ex-joueur de football Jorge Valdivia d’un nouveau chef d’accusation de viol, quelques jours seulement après sa libération de prison dans le cadre d’une autre accusation similaire.

Valdivia, âgé de 41 ans, est arrivé en silence au Huitième Tribunal de Santiago, accompagné de son avocate, Paula Vial, pour affronter l’audience de formalisation des charges relatives à la deuxième plainte de viol portée contre lui, laquelle devrait durer plusieurs heures.

Le parquet a indiqué qu’il présentera lors de cette séance les éléments de cette nouvelle plainte, déposée par une femme qui, à l’instar de l’autre affaire en cours, affirme que l’ex-footballeur l’a agressée après une rencontre entre eux.

Il a également précisé que le procureur en charge de l’affaire, Rodrigo Celis, devra à nouveau demander la détention préventive de Valdivia.

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International

Marco Rubio promet de redynamiser la politique américaine en Amérique latine sous un second mandat de Trump

Marco Rubio, d’origine cubaine et premier Hispano-américain nommé secrétaire d’État des États-Unis, promet de recentrer l’attention de Washington sur l’Amérique latine dans un second mandat de Donald Trump, à un moment critique marqué par la question migratoire et les investissements chinois dans la région.

La grande promesse de campagne du président élu est de réaliser la plus grande déportation de l’histoire du pays, ce qui laisse entendre que « l’Amérique latine jouera un rôle central dans la politique étrangère des États-Unis au cours des 30 dernières années », déclare Brian Winter, expert de l’organisation Americas Society.

À la tête de la diplomatie américaine, Rubio « apportera une attention considérable à une région que les États-Unis ont souvent négligée », ajoute Henry Ziemer, du Centre d’Études Stratégiques et Internationales (CSIS).

Considéré comme un « faucon » en politique étrangère, ce sénateur de Floride, né à Miami il y a 53 ans, s’est distingué par sa position ferme envers la Chine et l’Iran, ainsi que son soutien inébranlable à Israël.

Il a également accordé une grande attention à l’Amérique latine, soutenant fermement les sanctions contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, tout en étant critique des gouvernements de gauche du Mexique et de la Colombie, et en soutenant l’Argentine de Javier Milei.

« Rubio voit la région à travers un prisme idéologique très marqué : il la divise entre les dirigeants de gauche et de droite, entre rivaux et alliés », explique Winter.

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International

Manifestations à Lima contre l’extorsion à l’occasion du sommet APEC

Des centaines de transporteurs et de commerçants ont manifesté ce mercredi à Lima pour exiger des mesures contre l’extorsion, un problème récurrent qu’ils souhaitent mettre en lumière lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui sera présidé par les présidents des États-Unis et de la Chine.

Les manifestations se poursuivront jusqu’à vendredi, date à laquelle s’ouvrira la réunion des dirigeants du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui réunit des responsables de 21 économies.

« Nos enfants meurent à cause de la violence et de l’extorsion ! Ça suffit ! », a déclaré à l’AFP Rosa Juárez, une commerçante de 66 ans.

Avec des boucliers, la police a bloqué le passage de la marche, sans faire état de blessés.

Dans des régions du Pérou telles que Junín, Cusco, Puno, Áncash et Arequipa, des marches et des brûlages de pneus ont également été signalés, selon les images des médias locaux.

À Lima, le gouvernement a déployé un contingent de 13 000 policiers pour garantir la sécurité de l’événement international.

« Dehors les troupes américaines du Pérou ! », ont crié quelques manifestants qui ont rejoint la protestation tout en brûlant un drapeau américain.

Sous une forte surveillance policière, le groupe de manifestants a tenté de se rapprocher du centre de congrès qui accueillera le sommet, où les présidents Joe Biden et Xi Jinping se rencontreront samedi.

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