International
Le pape attendu jeudi à Chypre, la question migratoire au coeur de sa visite

AFP
Le pape François arrive jeudi après-midi à Chypre pour une visite de deux jours lors de laquelle il entend attirer l’attention sur l’accueil des migrants sur l‘île méditerranéenne, confrontée à une importante crise migratoire.
Il s’agit de la deuxième visite d’un pape sur l’île majoritairement peuplée de chrétiens orthodoxes après la venue de Benoit XVI en 2010.
La messe publique que le pape célébrera au stade municipal de Nicosie vendredi matin sera le point culminant de sa venue.
C’est le seul événement auquel pourra participer la communauté catholique latine de Chypre, composée d’environ 25.000 membres – aujourd’hui majoritairement des travailleurs immigrés asiatiques (Philippines, Inde, Sri Lanka) et des réfugiés africains.
Plus de 500 policiers seront mobilisés pour assurer la sécurité du Souverain pontife.
Vendredi soir, le pape présidera une prière oecuménique à laquelle un groupe de migrants a été invité.
François « va avant tout vers les plus vulnérables et les plus marginalisés. Aujourd’hui, ce sont des migrants qui ont été contraints de quitter leur pays dans la douleur ou l’illégalité », a confié à l’AFP l’archevêque de Chypre pour les Maronites, Mgr Selim Sfeir.
La Méditerranée s’est transformée en un « grand cimetière », a indiqué le pape François dans un message vidéo publié par le Vatican en amont de sa visite, se référant aux milliers de migrants qui s’y sont noyés alors qu’ils tentaient d’échapper aux conflits dans leur pays pour se réfugier en Europe.
Selon les autorités chypriotes, le pape pourrait permettre à des migrants, dont le nombre n’a pas été précisé, de rejoindre Rome.
En 2016, il avait déjà ramené à Rome trois familles syriennes de Lesbos (Grèce), principal point d’entrée des migrants en Europe. Il retournera sur l’île grecque à l’issue de sa visite à Chypre.
La République de Chypre affirme que quelque 10.000 migrants en situation irrégulière sont arrivés au cours des dix premiers mois de l’année, la plupart depuis le nord de l’île.
Rapporté à sa population, la République de Chypre enregistre le plus grand nombre de primo-demandeurs d’asile en Europe.
– « Dialogue » –
La devise de la visite pontificale est la « consolation dans la foi », en référence à Saint Barnabé de Chypre, qui signifie « le consolateur ».
Jerzy Kraj, archevêque de l’Eglise Sainte-Croix qui appartient au Patriarcat latin de Jérusalem, a déclaré à l’AFP que l’arrivée du pape à Chypre et en Grèce, deux pays orthodoxes, porte un message de « dialogue ouvert ».
Depuis son arrivée à la tête de l’Eglise catholique en 2013, le pape François accorde une grande importance au dialogue entre les religions et entre les différentes branches chrétiennes.
« Ce sera un voyage aux sources de la foi apostolique et de la fraternité entre chrétiens de diverses confessions », a déclaré mercredi le pape, qui a répété sa volonté de se rendre « aux périphéries ».
Les autorités chypriotes ont qualifié sa venue d’ »historique ». Jeudi, le Souverain pontife rencontrera le président Nicos Anastasiades à Nicosie. Un communiqué officiel a indiqué que le président chypriote présenterait au pape la vision de son pays pour une « solution juste et viable » aux problèmes de Chypre.
L’île est divisée depuis l’invasion du nord de Chypre par l’armée turque en 1974 en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs souhaitant rattacher l’île à la Grèce.
Le dialogue avec les orthodoxes, séparés de l’église catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople, sera également à l’ordre du jour. Le pape rencontrera vendredi à l’archevêché Chrysostome II, primat de l’Eglise orthodoxe locale.
La République de Chypre n’exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l’île à majorité hellénophone.
– Crise au Liban –
Après son arrivée à 15H00 (13H00 GMT) à l’aéroport de Larnaca dans le sud de l’île, le pape, âgé de 84 ans, ira immédiatement à la cathédrale maronite Notre-Dame de Grâce à Nicosie où il rencontrera le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, venu du Liban voisin, ainsi que d’autres membres du clergé.
Selon des responsables de l’église maronite, un grand nombre de Libanais sont venus à Chypre pour participer à l’événement. Le pape, qui prononcera plusieurs allocutions, devrait évoquer la crise au Liban, pays plongé dans une crise socio-économique sans précédent.
En juillet, il avait appelé les Libanais à ne pas perdre confiance, pressant pour des « solutions urgentes » à la crise et promettant de se rendre au Liban.
Les Maronites chypriotes, descendants de Libanais et de Syriens qui ont migré vers l’île dès le VIIIe siècle, constituent moins d’1% de la population de Chypre.
« J’ai hâte que le pape François arrive. J’ai pris un jour de congé pour pouvoir participer à cet événement historique », a déclaré Elena, une quinquagénaire maronite.
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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