International
Prêtre au Venezuela, véritable sacerdoce en période de Covid

AFP
Un prêtre sur cinq au Venezuela a attrapé le Covid-19: le clergé très exposé avec ses visites des malades paie un lourd tribut à la pandémie dans ce pays très catholique avec 45 morts pour 2.100 curés.
Décédé en avril, le père Miguel Vargas de la paroisse Petaré, le plus grand quartier populaire de Caracas, fait partie des victimes et on se souvient de lui avec émotion dans l’église coloniale du XVIIIe siècle.
« Tout le monde l’aimait ici. Sa mort m’a fait mal. Mal. Mal », affirme Marbelis Turmero, 52 ans, une des fidèles de l’église.
« C’était un homme jovial, ouvert, qui rendait service. Il transmettait sa joie de vivre », assure, juste avant de dire la messe, son successeur Arsenio Zambrano, 41 ans, dix de moins que le père Vargas au moment de son décès.
Dans l’église de Petaré, des indications demandent aux fidèles de respecter la distanciation sociale, alors que dans d’autres des bancs sont zébrés de croix là où il ne faut pas s’asseoir.
« Je suis très pointilleux sur ce sujet (du coronavirus). Il faut faire attention à soi pour s’occuper des autres. Il faut donner l’exemple », dit le curé qui célèbre une messe quotidienne du lundi au vendredi et 3 le dimanche.
Les messes, permises à nouveau depuis septembre, ne sont pourtant pas les moments les plus dangereux, mais probablement les visites à domicile.
– Personnel à risque –
A Petaré, la majorité des 400.000 habitants vivent dans la pauvreté et parfois dans la promiscuité, dans les maisons enchevêtrées les unes dans les autres et sillonnées par un dédale de rues étroites et passages piétonniers. Ici, le travail social avec Caritas, une organisation caritative catholique, ne s’arrête jamais.
« Nous effectuons des visites des malades, des personnes vulnérables, à toute personne qui en a besoin » précise le prêtre.
La pandémie touche durement l’Eglise à sa base comme le curé de Petaré mais aussi à son sommet avec le décès du Cardinal Jorge Urosa Sabino, fin septembre à 73 ans.
Selon les chiffres officiels, le Venezuela, pays de 30 millions d’habitants, a enregistré 440.000 cas pour plus de 5.000 décès. Des ONG et l’opposition accusent le pouvoir de minorer les statistiques.
« Sur les 41 circonscriptions ecclésiastiques du Venezuela, 38 ont » eu au moins un cas de Covid, souligne la Conférence épiscopale. « Il y a eu des décès dans 17 diocèses ».
« On ne peut pas ne pas aller voir les malades, ne pas être avec les gens. Nous sommes un personnel à risque », souligne le père Carlos Marquez, vicaire de l’archidiocèse de Caracas et curé de la paroisse de Bello Campo, une zone de classe moyenne de Caracas.
Pour lui, la « vaccination » est capitale. « Nous avons fait un grand effort pour obtenir des vaccins pour les curés mais aussi pour tout le peuple de Dieu », explique-t-il en évoquant des journées de vaccinations organisées dans les églises. 83% des curés de Caracas ont été vaccinés, indique l’épiscopat. Il espère qu’avec cet effort, les prêtres pourront poursuivre leurs missions avec moins de risques.
Amérique centrale
Petro demande à Bukele de libérer les Colombiens détenus au Salvador

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a demandé samedi à son homologue salvadorien, Nayib Bukele, de remettre les Colombiens emprisonnés au Salvador, en vertu de la décision de justice américaine suspendant les expulsions de migrants depuis les États-Unis vers ce pays d’Amérique centrale.
La Cour suprême des États-Unis a ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les expulsions de migrants supposément liés à des gangs vénézuéliens, du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador.
« Nous n’acceptons pas, et la justice américaine non plus, que l’on criminalise les enfants du Venezuela », a déclaré Petro sur son compte X, qualifiant la décision de la Cour de « jugement universel ».
Le président américain Donald Trump avait invoqué en mars la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour arrêter de prétendus membres du gang Tren de Aragua et les envoyer au Salvador. Un groupe de Vénézuéliens a déjà été expulsé le mois dernier sur la base de cette loi.
Les avocats des familles des détenus, ainsi que des défenseurs des droits humains, affirment toutefois que ces migrants ne faisaient partie d’aucun groupe criminel.
« Aucun Latino-Américain démocrate ne peut accepter que tout un peuple en exil soit criminalisé à cause des crimes du groupe appelé ‘Tren de Aragua’ », a insisté Petro.
Il a également exigé : « Rendez-nous les Colombiens que vous avez dans vos prisons. Libérez le peuple vénézuélien ».
Le président colombien a réitéré que traiter les migrants comme des criminels est une idée « fasciste », héritée du fascisme européen.
Jusqu’à présent, cette loi n’avait été utilisée que pendant la guerre de 1812 contre l’Empire britannique et ses colonies canadiennes, ainsi que lors des deux guerres mondiales du XXe siècle.
International
Migrants vénézuéliens : controverse autour d’un arrêt de la Cour suprême en pleine nuit

Un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis a critiqué l’intervention du plus haut tribunal du pays, samedi, visant à suspendre l’expulsion de migrants vénézuéliens ordonnée par le président Donald Trump, qualifiant la décision de « précipitée » et « juridiquement contestable ».
La Cour suprême a interrompu, dans les premières heures de samedi, l’expulsion de prétendus membres de gangs vénézuéliens depuis l’État du Texas vers une prison de haute sécurité au Salvador, suite à un décret de l’administration Trump fondé sur une loi du XVIIIe siècle.
Les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas ont été les seuls à s’opposer à la décision majoritaire parmi les neuf membres de la Cour.
« Littéralement au milieu de la nuit, la Cour a émis une mesure sans précédent et juridiquement discutable (…) sans entendre la partie adverse, dans les huit heures suivant la réception de la requête », a déclaré Alito dans un communiqué.
« Nous n’avions aucune raison valable de penser que, dans ces circonstances, publier un ordre à minuit était nécessaire ou approprié », a-t-il ajouté.
International
Edmundo González Urrutia : « Le Venezuela crie au changement »

Le leader antichaviste Edmundo González Urrutia, en exil depuis septembre dernier après avoir dénoncé une « persécution » à son encontre, a affirmé ce samedi que le Venezuela « crie au changement », à l’occasion du 215e anniversaire du début du processus d’indépendance du pays face à la Couronne espagnole.
L’ancien ambassadeur, qui revendique la présidence de son pays, a souligné que le 19 avril 1810, « un peuple courageux a élevé la voix et décidé que le destin du Venezuela devait être entre les mains des Vénézuéliens ».
« Aujourd’hui, comme à l’époque, le pays réclame un changement. Pour la dignité. Pour la liberté. Nous sommes les héritiers d’un esprit indomptable qui ne se soumet pas à l’adversité. L’engagement envers le Venezuela est inébranlable. La lutte est pour un pays libre, juste et en paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.
González Urrutia a également dénoncé une « fraude » lors de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, au cours de laquelle l’organisme électoral, contrôlé par le chavisme, a proclamé la réélection controversée de Nicolás Maduro. Ce dernier a prêté serment en janvier pour un troisième mandat consécutif de six ans, ce que la principale coalition d’opposition — la Plateforme d’unité démocratique (PUD) — a qualifié de « coup d’État ».
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