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International

Diplomatie: Un Brésil isolé après quatre ans de mandat de Bolsonaro

Photo: EVARISTO SA / AFP

AFP | par Pascale TROUILLAUD

L’image, cruelle, en disait long sur l’isolement du Brésil de Jair Bolsonaro: lors d’une réception au G20 de Rome l’an dernier, pendant que les grands de ce monde devisaient aimablement, le président, seul près du buffet, parlait à des serveurs.

Pays géant par la taille, et jusqu’ici respecté, le Brésil a vu son rang reculer dans le monde durant les quatre années du mandat du président d’extrême droite, disent, unanimes, des analystes interrogés sur son bilan diplomatique.

Ils invoquent son approche idéologique des relations internationales, ses entorses innombrables aux usages diplomatiques, ses insultes, ses faux-pas.

Dimanche, venu dans un Londres en deuil assister aux obsèques de la reine Elizabeth II, Bolsonaro en campagne pour sa réélection, haranguait ainsi une foule de sympathisants depuis le balcon de la résidence de l’ambassadeur du Brésil.

« Le pays vit un relatif isolement international et une grave crise de prestige », pour Fernanda Magnotta, coordinatrice des relations internationales à la fondation FAAP, à Sao Paulo, « peu de gens ont envie de se faire photographier avec nos dirigeants ».

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« Les décisions sont centralisées à la présidence »: Jair Bolsonaro, « ses fils, et ses conseillers les plus proches qui composent l’aile la plus idéologique du gouvernement », explique-t-elle.

Ce président, qui a très peu voyagé, s’est aliéné une partie de la communauté internationale au sujet de l’environnement ou des droits de l’Homme et a heurté la Chine et le monde arabe.

Il s’est rapproché de quelques pays autoritaires eux-mêmes isolés : Hongrie, Pologne et surtout Russie, où sa visite une semaine avant l’invasion de l’Ukraine a été controversée.

La diplomatie du Brésil n’a plus été vue comme « un moyen de promotion économique mais comme un moyen de nouer des alliances d’extrême droite pour des gains de politique intérieure », explique Rodrigo Goyena Soares, historien à l’Université de Sao Paulo (USP).

La Chine, son premier partenaire commercial, a été froissée par des déclarations à l’emporte-pièce de Brasilia. Et l’accord UE-Mercosur n’a pas été ratifié « en raison d’une animosité mutuelle », dit Fernanda Magnotta. 

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De même, le Brésil « a perdu son rôle de leader dans l’intégration régionale en Amérique du Sud ». Il s’est notamment fâché avec le voisin argentin, dont le peuple, avait lancé Bolsonaro fin 2019, a « mal choisi » son nouveau président.

« Du jamais vu »

Les incendies monstres en Amazonie en 2019 ont embrasé les relations du Brésil de Bolsonaro avec l’Europe, et, jusqu’à un point de non-retour, avec la France d’Emmanuel Macron, dont l’épouse Brigitte a été insultée sur son physique.

Encore le mois dernier, le ministre de l’Economie Paulo Guedes suggérait à l »‘insignifiante » France « d’aller se faire foutre » si elle ne traitait pas bien son pays.

« C’est du jamais vu en diplomatie brésilienne, et même en diplomatie tout court », note M. Goyena Soares.

C’est sur les Etats-Unis du républicain Donald Trump que Jair Bolsonaro avait tout misé.

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« L’alignement du Brésil avec les Etats-Unis de Trump a été sans précédent », relève Felipe Loureiro, à l’Institut des relations internationales de l’Université de Sao Paulo, mais ce fut surtout « un alignement avec le trumpisme ». 

La relation bilatérale est très froide depuis l’accession au pouvoir du démocrate Joe Biden, dont Bolsonaro a été l’un des derniers dirigeants à reconnaître la victoire, puisque Trump criait à la fraude électorale.

Ce fut « encore une grave entorse à la tradition diplomatique brésilienne de non-ingérence », note M. Loureiro.

Chine « maoïste »

La nomination en 2019 d’Ernesto Araujo ministre des Affaires étrangères, un obscur diplomate passant pour un illuminé, avait fait s’étrangler la vénérable institution de l’Itamaraty.

Adorateur de Trump, antimondialisation, climatosceptique et ennemi de la Chine « maoïste », Araujo avait fait faire un virage sur l’aile au Brésil.

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A l’Itamaraty, Bolsonaro « a placé des capitaines à des postes de généraux », dit M. Goyena Soares. 

Aujourd’hui, son fils député « Eduardo a largement plus de poids » que le nouveau chef de la diplomatie, Carlos França, « très éteint », estime l’analyste.

S’il est élu en octobre, l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) compte refaire du Brésil un acteur mondial de poids.

Souvent plus populaire à l’étranger qu’au Brésil, Lula devrait « proposer un dialogue à tous les pays, réactiver la coopération Sud-Sud avec l’Amérique Latine et l’Afrique » que Bolsonaro a ignorée, dit Mme Magnotta.

De même, il compte relancer l’intégration régionale et la participation de Brasilia aux organes multilatéraux et aux efforts sur le climat. 

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Le dirigeant de gauche devrait aussi « renégocier les termes de l’alliance avec les Etats-Unis », estime M. Goyena Soares, définir une vraie politique à l’égard de la Chine et « opérer un rapprochement avec l’UE par le biais de l’environnement ». 

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Amérique centrale

La politique extérieure de Trump envers l’Amérique latine sera plus active, selon des experts

Le prochain gouvernement de Donald Trump ne suivra pas une politique extérieure isolationniste, mais adoptera plutôt une approche active et intensifiée vis-à-vis de l’Amérique latine, notamment envers Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, selon trois analystes des affaires internationales.

La nomination du sénateur républicain Marco Rubio en tant que secrétaire d’État, connu pour son opposition résolue au communisme, garantira une attention particulière à l’Amérique latine, avec un accent fort sur le Venezuela, le Nicaragua et Cuba. C’est ce qu’a déclaré Cynthia Arnson, ancienne directrice du programme Amérique latine du Wilson Center, lors du dialogue « Trump 2.0 : Perspectives et défis pour l’Amérique centrale, Cuba et le Venezuela », organisé par les organismes Expediente Abierto et Gobierno y Análisis Político.

Selon Arnson, Trump annulera les licences d’exportation de pétrole et de gaz depuis le Venezuela et imposera des sanctions plus sévères contre le gouvernement de Nicolás Maduro, dans l’espoir que les sanctions économiques auront un impact sur le développement politique du pays.

En ce qui concerne le Nicaragua, dirigé par Daniel Ortega depuis 2007, Arnson a souligné qu’il y a une « grande colère » à Washington, car la majorité des exportations du Nicaragua vont vers les États-Unis dans le cadre de l’Accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Amérique centrale (CAFTA). Bien qu’il ne soit pas clair quelles sont les possibilités juridiques d’expulser le Nicaragua du CAFTA, elle a prédit que divers outils seront utilisés pour empêcher le pays de continuer à bénéficier du marché américain.

En ce qui concerne Cuba, l’analyste prévoit que la politique étrangère des États-Unis exercera une pression économique accrue, estimant que la situation sur l’île est pire que jamais, avec des pénuries économiques et des coupures d’électricité.

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International

L’ONU appelle à des élections libres et à une aide humanitaire immédiate pour la Syrie

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé mercredi à Damasco à la tenue d’élections « justes et libres » après une période de transition, soulignant l’impératif d’une « aide humanitaire immédiate » dans un pays dévasté par des années de conflit.

Depuis le 8 décembre, une coalition de groupes armés, dirigée par les islamistes de Hayat Tahrir al Sham (HTS), a pris le contrôle de la Syrie, renversant le président Bachar al-Assad, qui avait maintenu un régime autoritaire pendant plus de deux décennies.

« Il est essentiel de souligner qu’il y a beaucoup d’espoir et que nous assistons aux débuts d’une nouvelle Syrie », a déclaré Pedersen lors d’une conférence de presse.

Le représentant de l’ONU a mis en avant la vision d’une « nouvelle Syrie » qui mettra en œuvre une nouvelle constitution, garantissant un nouveau contrat social pour tous les Syriens et organisera des élections justes et libres à la fin de la période de transition.

Le Premier ministre désigné pour diriger la transition jusqu’au 1er mars, Mohamad al Bachir, s’est engagé à « garantir les droits de tous ».

Cependant, Pedersen a averti que, bien qu’il y ait de la stabilité à Damas, des défis demeurent dans d’autres régions, mettant en évidence son espoir de parvenir à une « solution politique » pour les zones autonomes kurdes du nord-est de la Syrie, qui représentent l’un des « plus grands défis » pour le nouveau gouvernement.

Le conflit syrien, qui a débuté en 2011 après la répression de manifestations en faveur de la démocratie, a fait plus de 500 000 morts et déplacé des millions de personnes, devenant l’une des crises humanitaires les plus graves de ces dernières décennies.

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International

La Cour Suprême du Ghana soutient la loi pénalisant la communauté LGTBI+

La Cour Suprême du Ghana a confirmé mercredi son soutien à un projet de loi qui punit sévèrement la communauté LGTBI+, loi qui avait été adoptée par le Parlement à la fin du mois de février.

Cette décision intervient après le rejet de deux recours remettant en question la constitutionnalité de la législation.

Avril Lovelace Johnson, présidente du panel de sept juges, a déclaré qu’« il n’y a aucune action que la Cour Suprême puisse annuler dans le cadre de sa compétence », en annonçant la décision.

La loi prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour les personnes ayant des relations homosexuelles, et de trois à cinq ans pour celles qui « promouvront, parraineront ou soutiendront intentionnellement des activités LGTB+ ».

Le Ghana, un pays avec une forte influence religieuse et conservatrice, interdit les relations entre personnes de même sexe depuis l’époque coloniale, bien qu’aucun cas de poursuites n’ait été enregistré jusqu’à présent. Ce projet de loi, qui a été critiqué en Occident, pourrait entrer en vigueur une fois qu’il aura été ratifié par le président Nana Akufo Addo.

Après l’adoption législative, Akufo Addo, dont le mandat se termine le 7 janvier, avait déclaré qu’il attendrait la décision de la Cour Suprême sur la constitutionnalité de la loi avant de prendre une décision sur sa promulgation.

La Cour Suprême a été convoquée par le journaliste Richard Dela Sky et la chercheuse Amanda Odoi pour examiner cette question.

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