International
La détresse du peuple guarani dans le sud profond du Brésil

| Par AFP | Anna Pelegri |
En pleine partie de football sur un terrain vague, Vinicius, neuf ans, laisse le ballon de côté et lance un bâton sur un oiseau pour le faire tomber. Affamé, il l’amène aussitôt à ses parents pour le cuire.
« La faim, ce n’est pas un jeu », dit le cacique Inacio Martins, du peuple ava-guarani, qui vit au village Mangaratu, un bout de terre où s’entassent plus de 200 familles autochtones, dans l’Etat brésilien du Parana (sud).
Comme de nombreuses communautés indigènes au Brésil, son village sombre dans la faim, le chômage et le désespoir, les terres ancestrales de son peuple n’ayant pas encore le statut de réserves protégées.
La démarcation de terres indigènes au Brésil est au point mort depuis l’arrivée au pouvoir en 2019 du président d’extrême droite Jair Bolsonaro: il a promis de ne pas céder « un centimètre de plus » aux peuples qui habitaient son pays bien avant l’arrivée des colonisateurs portugais au XVIe siècle.
« Nous avons besoin de terres arables. Nous savons cultiver la terre, mais ici, il n’y a que des cailloux », déplore le cacique de 51 ans, montrant du doigt le sol poussiéreux autour des masures où vivent les habitants de son village.
L’étau n’a fait que se resserrer sur les Ava-Guarani au fil du temps: les propriétaires terriens de la région leur offrent de moins en moins de travail dans leurs fermes et la dernière arrivée de vivres provenant de l’organisme public Fondation de l’Indien (Funai) remonte à trois mois.
« Avant, quand les Blancs arrivaient, on fuyait dans la direction opposée, mais maintenant, on a nulle part où aller », insiste le cacique, dont le village est coincé entre la ville brésilienne de Guaira et le fleuve Parana, qui marque la frontière avec le Paraguay.
« Honte »
Daniela Acosta, 27 ans, est l’une des rares femmes ava-guarani a avoir décroché un emploi, dans une usine de transformation de viande de poulet, à 65 km du village. Elle s’y rend dans un bus de l’entreprise qui vient la chercher à 02H30 du matin.
Cette mère d’un enfant dépense presque tout son salaire dans le remboursement d’un prêt étudiant pour un cursus de pédagogie dans une faculté privée.
Il ne lui reste presque rien pour acheter à manger, mais elle a « honte » de mendier en ville, où les indigènes « sont indésirables ».
« Personne ne vient ici pour voir notre réalité. J’espère qu’un jour nous obtiendrons la démarcation de nos terres pour que nous soyons auto-suffisants », raconte la jeune femme, qui a tout juste la place pour un lit et de quoi cuisiner dans sa modeste demeure.
« La situation s’est aggravée quand les Ava-Guarani ont commencé à revendiquer formellement leurs terres », il y a une dizaine d’années, explique à l’AFP Marina Oliveira, du Conseil missionnaire indigène (Cimi), une ONG catholique.
Les autochtones sont perçus comme une menace par les agriculteurs locaux, qui ont pour la plupart hérité des terres que le gouvernement avait octroyées à leurs aïeux dans les années 1940.
« Nous voulons juste récupérer ce qui nous revient de droit. Ces terres sont à nous, nous ne les avons pas vendues aux Blancs », dit le cacique Martins.
La Funai a déjà délimité un territoire de 27.000 hectares censé devenir une réserve indigène, en se basant sur des documents attestant de la présence de membres du peuple ava-guarani dès le XVIe siècle.
Mais la réserve n’a jamais été homologuée et la démarcation a été annulée en justice en 2020, une décision « totalement atypique », selon Marina Oliveira. En juin dernier, le parquet a demandé à la Funai de prendre les mesures légales nécessaires pour faire appel de cette annulation.
« Indécis »
Inacio Martins raconte qu’en 2018, la plupart des habitants de son village avaient voté pour Jair Bolsonaro, qui tente de se faire réélire dimanche prochain face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Et malgré la politique du « pas un centimètre de plus » du président d’extrême droite, le cacique, désabusé, se dit encore « indécis » à l’approche du second tour, le 30 octobre. Comme s’il n’espérait plus rien de la part du gouvernement, quelle que soit sa couleur politique.
« Mon beau-père est mort à plus de 100 ans et il n’a pas obtenu la démarcation. J’en ai bientôt 60 et je vais sûrement connaître le même sort », lâche-t-il, désabusé.
Selon l’ONG Institut socio-environnemental, 237 des 725 terres indigènes reconnues au Brésil n’ont pas encore été homologuées.
International
Tragédie à Santo Domingo : 221 morts après l’effondrement d’un toit de discothèque

Les autorités de la République Dominicaine ont annoncé jeudi que 221 personnes sont mortes dans l’effondrement du toit d’une discothèque populaire à Santo Domingo, survenu dans la nuit de mardi, en attendant un rapport final. Il s’agit de l’une des pires tragédies survenues dans le pays caribéen au cours des dernières décennies.
« Nous avons réussi, toutes les institutions présentes ici, à préserver la vie de 189 personnes que nous avons pu sauver, mais malheureusement, un total de 221 personnes sont décédées », a déclaré Juan Manuel Méndez, directeur du Centre des opérations d’urgence (COE), lors d’une conférence de presse en dehors de la discothèque Jet Set, dont le toit s’est effondré sur des centaines de personnes alors que le chanteur de merengue Rubby Pérez se produisait, et qui faisait partie des victimes.
« Nous avons effectué toutes les constatations » et ce qui s’est passé « affecte véritablement la société dominicaine », a-t-il ajouté avant que les larmes ne l’obligent à interrompre son intervention. Méndez, à la tête du COE depuis environ 20 ans et visiblement ému, a exprimé sa profonde gratitude envers les centaines de secouristes qui ont travaillé sur le site dès les premières heures après la tragédie, ainsi qu’aux équipes étrangères qui se sont jointes à leurs efforts.
À ses côtés se trouvait le ministre dominicain de la Santé, Victor Atallah, qui a assuré que l’Institut de pathologie médico-légale et l’Institut national des sciences forensiques travaillent « sans relâche » pour garantir « l’identification et la remise digne des corps des victimes de la tragédie récente ».
« Nous augmentons notre capacité à restituer les corps. Chacun d’eux nécessite un processus minutieux de nécropsie, ce qui prend du temps, mais nous obtenons des résultats en un temps record », a-t-il affirmé.
Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national (8, 9 et 10 avril), période pendant laquelle les activités publiques festives sont suspendues et le drapeau est mis en berne sur les bâtiments publics.
International
Inter Miami stuns LAFC as Messi strikes twice in comeback win

With two goals from Lionel Messi, Inter Miami defeated Los Angeles FC 3-1 on Wednesday (3-2 on aggregate) to reach their first-ever Concacaf Champions Cup semifinals.
LAFC, who had won the first leg of the quarterfinals 1-0, extended their lead with a goal from Aaron Long in the 9th minute at Inter’s Chase Stadium.
Needing three goals to stay alive, Miami responded with a stunning left-footed strike from Messi in the 35th minute and a second goal by Noah Allen in the 61st.
In a dramatic match that saw two goals disallowed—one by Messi and one by Suárez—Inter finally secured their ticket to the next round with an 84th-minute penalty calmly converted by Messi against French goalkeeper Hugo Lloris, whom he also scored twice against in the 2022 World Cup final.
Amérique centrale
Guatemala : des niveaux records de microplastiques dans les lacs Atitlán et Petén Itzá

L’Union européenne (UE) et un célèbre défenseur de l’environnement, également photographe pour National Geographic, ont alerté ce mercredi sur les niveaux alarmants de microplastiques dans les principaux plans d’eau du Guatemala, notamment les lacs Atitlán et Petén Itzá.
Sergio Izquierdo, photographe et fondateur de l’organisation Rescue The Planet, a révélé lors d’une conférence de presse qu’une récente étude menée par sa fondation, en collaboration avec deux universités privées guatémaltèques, a détecté 128 763 microplastiques par kilomètre carré dans le lac Atitlán, le plus profond d’Amérique centrale et une destination touristique majeure.
Mirko Puig, chef de mission de l’Union européenne au Guatemala, a soutenu les résultats de cette étude et affirmé que l’objectif est de mettre en place une stratégie globale pour agir dans tous les secteurs économiques et atténuer les effets du changement climatique.
Par ailleurs, Izquierdo a précisé que le lac Petén Itzá présente jusqu’à 150 000 particules de microplastiques par kilomètre carré. Il a également signalé la présence de moustiques contaminés par des microplastiques sur les plages du Pacifique, un phénomène préoccupant qui, selon lui, représente un danger pour l’ensemble de l’écosystème.
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