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Brésil: Bolsonaro toujours silencieux après sa défaite face à Lula

Photo: Mauro Pimentel / AFP

| Par AFP | Pascale Trouillaud |

Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro restait muré dans son silence plus de 24 heures après sa défaite face à Luiz Inacio Lula da Silva, qui a reçu de nombreux appels de dirigeants étrangers le félicitant pour son élection.

Alors que le camp de M. Lula craignait que le chef de l’Etat sortant refuse de reconnaître sa défaite, avec des conséquences potentiellement délétères pour la première économie d’Amérique latine, des partisans de M. Bolsonaro bloquaient des axes routiers partout à travers le pays.

A Brasilia, la sécurité a été renforcée « de façon préventive » près de la Place des Trois Pouvoirs, qui rassemble le Palais présidentiel, la Cour suprême et le Parlement, en prévision de la possible arrivée de manifestants pro-Bolsonaro.

Après avoir perdu dimanche d’extrême justesse face à M. Lula (50,9 %-49,1 %), le chef de l’Etat en exercice – jusqu’à la passation de pouvoir le 1er janvier – s’était isolé dans sa résidence officielle d’Alvorada à Brasilia.

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Il s’est rendu lundi matin au Palais du Planalto, le siège de la présidence, puis est revenu dans l’après-midi dans sa résidence, sans faire la moindre déclaration, a constaté un photographe de l’AFP.

Ce lourd silence, dont Lula avait dit être « inquiet » dès dimanche soir, rappelait à beaucoup de Brésiliens que Jair Bolsonaro avait maintes fois menacé de ne pas reconnaître le verdict des urnes s’il perdait.

Anticipant déjà des difficultés, Lula avait souhaité dimanche que « le gouvernement (sortant) soit civilisé » et comprenne qu’ »il est nécessaire de faire une bonne passation de pouvoir ».

Ce climat d’incertitude se reflétait dans la volatilité de la Bourse de Sao Paulo, la première place financière d’Amérique latine, qui, après avoir ouvert dans le rouge, a clôturé sur une hausse de 1,36%, après de nombreuses variations en cours de séance. Le real brésilien a gagné plus de 2% par rapport au dollar.

Bolsonaro « a été enlevé de son trône par la force, et on va le remettre au pouvoir avec la force qui est la nôtre, nous, le groupe des camionneurs », a dit à l’AFP Ezequias, un chauffeur routier de 40 ans qui n’a souhaité donner que son prénom.

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Il prenait part lundi au blocage de l’autoroute entre Rio de Janeiro et Sao Paulo, la capitale économique, à Barra Mansa (sud-est), sans qu’il soit possible de savoir si le mouvement était spontané ou coordonné.

La période de transition a démarré de manière tendue lorsque des camionneurs et des manifestants pro-Bolsonaro ont bloqué des autoroutes dans au moins 11 Etats du pays lundi, brûlant des pneus et stationnant des véhicules au milieu de la route pour interrompre le trafic. 

Vêtus du jaune et du vert du drapeau brésilien — que le président sortant a fait sien — les manifestants brandissaient des pancartes pro-Bolsonaro et chantaient l’hymne national, avant d’être progressivement dispersés par les autorités dans certaines régions.

Lundi soir, le juge de la Cour suprême Alexander de Moraes a ordonné à la police de disperser immédiatement les barrages. Il agissait en réponse à la demande d’une fédération de transport qui se plaignait que cela nuisait à leurs affaires.

Le chef de la police routière fédérale, Cristiano Vasconcellos, a déclaré à la radio CBN que des barrages avaient été dressés « dans tout le Brésil ». Il a ajouté que les forces de l’ordre en avaient dégagé certains, mais a prévenu que la tâche était difficile: « nous en libérons un, et un autre se forme », a-t-il dit.

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« Relations solides »

« Si le risque de manifestations à court terme est élevé, celui d’une sérieuse crise institutionnelle est très faible », estimaient toutefois les consultants d’Eurasia Group.

La victoire de M. Lula a été saluée dans le monde entier par une avalanche de messages de dirigeants étrangers, de Washington, Londres, Paris, Pékin, Moscou, New Delhi, Buenos Aires à la Commission européenne. Beaucoup ont exprimé leur impatience de renouer des relations solides et productives avec Brasilia, après quatre années d’isolement diplomatique sous Jair Bolsonaro.

De nombreux dirigeants ont saisi l’occasion de rappeler à Lula à quel point le dossier de la protection de l’Amazonie, où la déforestation a battu des records depuis 2019, était prioritaire pour l’avenir de la planète.   

Principal bailleur de fonds pour la protection de la plus grande forêt tropicale au monde, la Norvège a annoncé le déblocage de ses financements suspendus depuis 2019.

« Le Brésil est prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique (…) Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie », avait lancé M. Lula dans son discours de victoire.

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Son gouvernement devra redonner des moyens aux organismes de surveillance de la déforestation en Amazonie, très affaiblis par les coupes dans les crédits, les démembrements et l’impunité totale de toutes sortes de trafiquants.

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International

La Cour Confirme la Condamnation de Cristina Kirchner à Six Ans de Prison

Un tribunal argentin a confirmé ce mercredi la condamnation à six ans de prison et l’inéligibilité politique de Cristina Kirchner, leader de l’opposition au gouvernement de Javier Milei, dans une affaire de gestion frauduleuse, une décision qui sera réexaminée par la Cour Suprême. L’ex-présidente a qualifié le processus de « spectacle ».

La Chambre fédérale de cassation pénale a décidé de « condamner Cristina Elizabeth Fernández de Kirchner à une peine de six ans de prison, à une inéligibilité spéciale à vie pour exercer des fonctions publiques, avec les sanctions légales et les frais du procès, en tant qu’auteure responsable du crime de gestion frauduleuse au détriment de l’administration publique », selon une décision diffusée en direct.

Les juges ont rejeté les recours présentés par le procureur et la défense, maintenant ainsi les peines et les acquittements prononcés en décembre 2022.

Kirchner, âgée de 71 ans, avait été condamnée initialement en 2022 à six ans de prison et à une inéligibilité à vie pour des irrégularités dans l’attribution de contrats de travaux publics pendant son mandat présidentiel (2007-2015), une décision qui a maintenant été confirmée par une cour supérieure.

L’ex-présidente a critiqué l’impartialité des juges dans une lettre publiée mardi, les accusant d’être liés à son rival politique Mauricio Macri, qui a occupé la présidence de 2015 à 2019.

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Le Pape Appelle à des Programmes de Protection Plus Efficaces au Sein de l’Église

Le Pape a demandé que les programmes de protection contre les abus au sein de l’Église soient « efficaces » et a encouragé en particulier les initiatives des diocèses qui offrent « réconfort et assistance à ceux qui ont souffert ».

Dans un message adressé aux participants de la Conférence sur la sauvegarde de l’Église catholique en Europe, organisée par la Commission Pontificale pour la Protection des Mineurs, François a souligné la nécessité de mettre en place des réseaux « de personnes et de bonnes pratiques » afin de « partager les connaissances, se soutenir mutuellement et garantir que les programmes de protection soient efficaces et durables ».

L’événement, qui a été inauguré ce mercredi, réunit plus de 100 experts ainsi que des victimes de 25 pays européens, qui débattront de la question jusqu’au 15 novembre. « Votre engagement envers cette cause est un signe de l’effort constant de l’Église pour protéger les plus vulnérables », a souligné François dans un message vidéo diffusé au début des rencontres.

« Le dialogue et les échanges lors de votre conférence offrent des opportunités prometteuses pour une compréhension plus profonde et un engagement renforcé en faveur de la sauvegarde des enfants et des adultes vulnérables au sein de l’Église », a-t-il ajouté.

De son côté, le responsable de cette commission, le cardinal américain Sean O’Malley, a affirmé qu’il était de notre devoir « d’écouter et de répondre à ceux qui ont été lésés ». « Nous devons suivre la procédure légale pour enquêter sur les plaintes et montrer un leadership ferme en prenant les mesures nécessaires pour prévenir au mieux tout cas d’abus », a-t-il précisé.

 

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International

L’Iran Maintient ses Canaux de Dialogue Indirects avec les États-Unis Après l’Élection de Trump

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abás Araqchi, a déclaré mercredi que les canaux de communication indirects avec Washington restent ouverts, une semaine après l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

« Nous avons des différences, parfois fondamentales et cruciales avec les Américains, qui ne peuvent pas être résolues, mais nous devons les gérer (…) afin de réduire les tensions », a affirmé Araqchi.

« Les canaux de communication entre nous et les Américains existent encore », a ajouté le chef de la diplomatie, en marge de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

Les États-Unis et l’Iran ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, peu après la Révolution islamique qui a renversé la dynastie Pahlavi soutenue par Washington.

Cependant, les deux pays communiquent indirectement par l’intermédiaire de l’ambassade de Suisse à Téhéran et du sultanat d’Oman, qui joue souvent le rôle de médiateur.

Pendant son premier mandat (2017-2021), Trump a mis en place la politique de la « pression maximale » contre l’Iran et a rétabli les sanctions.

En 2018, les États-Unis se sont retirés d’un accord international visant à réguler les activités nucléaires de l’Iran en échange d’un allègement des sanctions internationales.

 

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