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International

Cinq clés pour comprendre l’instabilité politique chronique du Pérou

| Par AFP | Ernesto Tovar |

Six présidents en six ans, preuve de l’instabilité politique chronique au Pérou, pays marqué par de profondes inégalités sociales, de graves allégations de corruption contre les dirigeants et un parlement omnipotent pouvant décider du sort des présidents.

Mercredi en l’espace de trois heures, le Pérou a connu un auto-coup d’Etat avorté du président en exercice, la destitution de ce dernier qui a tenté de se réfugier à l’ambassade du Mexique mais a été arrêté par la police, et une vice-présidente investie à la tête de l’Etat pour devenir la première femme présidente du pays.

Voici cinq clés pour comprendre les maux dont souffre la politique péruvienne :

1. Corruption

Parmi les facteurs majeurs, « les scandales de corruption qui ont touché les différentes administrations et qui impliquent l’ensemble de la classe politique », estime auprès de l’AFP Maria Luisa Puig, directrice pour l’Amérique latine du centre d’analyse des risques Eurasia Group. Quatre anciens présidents péruviens ont été poursuivis pour corruption : Alejandro Toledo (2001-2006), Ollanta Humala (2011-2016), Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), Martin Vizcarra (2018-2020) et maintenant Pedro Castillo (2021-2022).

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Un sixième, Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011), s’est suicidé en 2019 alors qu’il était sur le point d’être arrêté par la police pour les mêmes charges. La justice accuse M. Castillo de diriger une « organisation criminelle » présumée, échangeant pots-de-vin contre marchés publics, au coeur de laquelle se trouveraient son épouse et sa belle-soeur.

2. Lutte entre exécutif et législatif

« Ces dernières années, le Pérou a été marqué par une crise politique permanente, avec des niveaux élevés de confrontation entre l’exécutif et le Parlement », explique Mme Puig. Le conflit est latent depuis 2018, lorsque l’ancien président Pedro Pablo Kuczynski a été destitué par le Parlement dominé par le parti d’opposition Fuerza popular de Keiko Fujimori. Son vice-président Martin Vizcarra lui a succédé mais également été destitué en 2020 pour « incapacité morale ». Bis repetita avec Pedro Castillo qui a réchappé à deux motions de destitution, mais pas à la troisième (la 8e motion depuis 2017). Il était notamment reproché à M. Castillo la nomination de cinq Premiers ministres et 80 ministres en 16 mois, un chiffre totalement inédit au Pérou.

3. Cadre juridique

Le Parlement péruvien peut démettre le président de ses fonctions en réunissant un quorum de 87 parlementaires sur 130. Mais le président peut lui dissoudre le Parlement monocaméral si par deux fois il refuse le vote de confiance au gouvernement.

Mme Puig considère ces règles constitutionnelles comme un autre facteur « probable » d’instabilité politique car au Pérou le nombre élevé de partis qui nouent des alliances « permet une destitution présidentielle avec un nombre minimum de votes » dans un Parlement très fragmenté. Et dans un environnement de « mécontentement permanent des citoyens, les présidents souffrent de pertes rapides de popularité ».

En seulement 100 jours de mandat, Castillo avait déjà un taux de désapprobation de 57%, qui a culminé à 70%.

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4. Inégalité sociale

Dès sa prise de fonctions, Pedro Castillo, un enseignant en milieu rural de 53 ans, a dénoncé le fait de se sentir méprisé par les élites économiques et politiques du Pérou en raison de ses origines paysannes. « Pour la première fois, notre pays sera gouverné par un paysan, une personne qui appartient aux secteurs des opprimés », avait-il déclaré lors de sa prise de fonction en juillet 2021.

Dans un de ses derniers discours, il a dit constater que pour le Parlement « il n’est pas possible pour un paysan de gouverner le pays ».

Le leader du parti marxiste-léniniste Pérou libre a « le soutien le plus fort dans la région » la plus pauvre du pays où 26% de la population vit dans la pauvreté, a déclaré Jeffrey Radzinsky, directeur de la société de conseil politique GFP. La population rurale, celle qui a élu Castillo, est à 40% frappée par la pauvreté.

5. Petits partis

L’absence de partis politiques forts contribue à l’instabilité politique. « L’éparpillement du système de partis a fait que les dernières élections ont été très fragmentées, ce qui complique toute majorité ou loyauté » du Parlement envers le président, juge Mme Puig. La nouvelle présidente, Dina Boluarte, qui veut gouverner jusqu’en juillet 2026, « a des difficultés car elle n’a pas de majorité parlementaire. Elle devra tisser des alliances », prédit M. Radzinsky. « Avec six présidents en six ans », il est « difficile de l’imaginer en place jusqu’en 2026 » comme elle a en fait le souhait, prévient l’experte d’Eurasia Group.

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International

Ecuador: Noboa et González s’affrontent pour la présidence dans un second tour très serré

Le président Daniel Noboa et l’opposante de gauche Luisa González se disputeront un deuxième tour présidentiel très disputé ce dimanche en Équateur, un pays endetté, divisé et en proie à la violence du narcotrafic.

González, avocate de 47 ans, aspire à devenir la première présidente élue par les urnes. Noboa, un homme d’affaires millionnaire de 37 ans, espère gouverner encore quatre ans après avoir remporté les élections anticipées de 2023 par surprise.

Les dernières années ont été brutales pour cette nation de 18 millions d’habitants, traversée par des volcans et autrefois connue pour être un bastion de tranquillité dans une région agitée.

La violence alimentée par le narcotrafic a augmenté les meurtres, provoqué l’assassinat d’un candidat à la présidence, pris en otage des prisons par des bandes criminelles et attaqué une chaîne de télévision armée, alors que ses journalistes diffusaient en direct.

« Dans les informations, pure violence, fusillades, enlèvements, extorsions. On ne peut pas vivre ainsi et en plus ce qu’on gagne ne suffit pas », déclare à l’AFP Raquel García, 23 ans, sans emploi stable.

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Noboa et González ont presque égalisé lors du premier tour électoral, avec une différence de 0,17% en faveur du président. Pour le deuxième tour, les experts et les sondages prévoient une lutte de tous les instants pour chaque voix.

Cela a apporté beaucoup de tension et de nervosité pour ce second tour, a déclaré à Teleamazonas le chef adjoint de la mission d’observateurs de l’Union européenne, José Antonio de Gabriel.

Lors du premier tour, Noboa a dénoncé une fraude, bien que des organisations internationales aient rejeté ses accusations.

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Amérique centrale

Le président du Costa Rica accusé d’abus de pouvoir pour avoir favorisé un ancien collaborateur

Le Parquet du Costa Rica a accusé ce lundi le président Rodrigo Chaves de supposée abus de pouvoir pour avoir favorisé un ancien collaborateur avec des fonds provenant d’un contrat financé par des fonds internationaux, a indiqué l’institution dans un communiqué.

Cette accusation intervient au milieu d’un conflit entre les pouvoirs de l’État. Chaves accuse le Parquet, la Cour suprême de justice et le Congrès de freiner ses initiatives gouvernementales, tandis que les dirigeants de ces institutions lui reprochent des dérives autoritaires.

Chaves a été mis en cause par le procureur général Carlo Díaz, avec qui il entretient un affrontement ouvert, d’avoir contraint une entreprise de services de communication, engagée par la Présidence, à remettre 32 000 dollars à son ami et ancien conseiller en communication Federico Cruz.

Le Parquet attribue au président le crime de concusion, puni de deux à huit ans de prison pour les fonctionnaires qui obligent ou incitent à « donner ou promettre indûment, pour soi-même ou pour un tiers, un bien ou un avantage patrimonial ».

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International

Crise à la Cour suprême argentine : Milei essuie un double refus du Sénat

Le président argentin Javier Milei avait proposé Manuel García-Mansilla, ainsi que le juge fédéral Ariel Lijo, pour pourvoir deux postes vacants à la Cour suprême, composée de cinq membres, après le départ à la retraite de deux magistrats. Les deux candidatures nécessitaient une approbation du Sénat à la majorité qualifiée.

Alors que Lijo n’a jamais assumé ses fonctions, García-Mansilla occupait déjà le poste depuis février, à la suite d’un décret présidentiel de Milei, pris en raison du retard du Congrès à débattre des candidatures — une mesure qualifiée d’inconstitutionnelle par une large part de la classe politique et des experts en droit.

Jeudi, le Sénat a rejeté à une large majorité les deux candidatures, ce qui a conduit García-Mansilla à présenter sa démission ce lundi.

« J’ai accepté cette nomination avec la conviction que le manque d’intégration de la Cour suprême représentait un grave problème institutionnel nécessitant une solution urgente », a écrit García-Mansilla dans une lettre adressée à Milei et relayée par la presse locale.

Cependant, « mon maintien au poste n’aiderait pas les responsables de l’intégration du Tribunal à prendre conscience de la gravité de cette situation », a-t-il ajouté en présentant sa « démission irrévocable ».

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