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International

Pérou: l’ex-président Castillo reste en prison, les manifestations continuent

Photo: Liz Taza / AFP

| Par AFP | Carlos Mandujano et Patrick Fort |

L’ancien président péruvien Pedro Castillo, qui assuré qu’il ne « renoncerait jamais », devrait rester en prison mercredi après des décisions de justice en sa défaveur alors que les  manifestations grandissantes ont fait 7 morts depuis dimanche.

Un tribunal a déclaré « infondé le recours en appel introduit par la défense » du président destitué, arrêté le 7 décembre, a indiqué le juge César San Martin en lisant sa décision lors d’une audience télévisée mardi.

Il estime notamment que l’échec de la tentative du coup de force de M. Castillo n’excuse pas son crime, soulignant qu’en voulant « instaurer un gouvernement d’exception, l’ex-chef de l’Etat voulait altérer l’ordre constitutionnel ».

Le parquet a demandé dans la foulée, dans la nuit de mardi a mercredi, une demande de détention préventive de 18 mois et une audience été fixée à 09H00 locale (14H00 GMT) pour décider d’une éventuelle remise en liberté. Selon des experts judiciaires, il est probable que l’ancien président reste en prison.   

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Pendant l’audience, M. Castillo s’est montré combatif, saisissant l’occasion pour lancer: « Je ne renoncerai jamais et n’abandonnerai pas cette cause qui m’a amené ici. J’exhorte les forces armées et la police nationale à déposer les armes et à cesser de tuer ce peuple qui a soif de justice ».

« Je suis détenu de manière injuste et arbitraire, je ne suis ni un voleur, ni un violeur, ni un corrompu ou un voyou », s’est-il aussi défendu.

Lors de l’audience, l’ex-président avait aussi appelé ses partisans à l’accueillir à sa sortie de prison, qui devait à l’origine intervenir mercredi à 13H00 (18H00 GMT), la Cour suprême ayant ordonné le 7 décembre, jour de son arrestation, son placement en détention provisoire pour sept jours.

Les partisans de M. Castillo ont abondamment relayé ce rendez-vous sur les réseaux sociaux.

Médiatrice inquiète

Les manifestations exigeant la libération de M. Castillo, la démission de la nouvelle présidente Dina Boluarte – ex-vice-présidente de M. Castillo et issue du même parti radical de gauche que lui – et la dissolution du Parlement, se poursuivaient mardi avec de nombreuses routes bloquées dans 13 des 24 régions, selon la police.

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« Les manifestations se sont intensifiées depuis le 7 décembre. Au début, il s’agissait d’une petite mobilisation (…) mais les jours suivants, elle est devenue plus importante (…) et plus violente », a estimé la médiatrice de la République Eliana Revollar à l’AFP.

« C’est une convulsion sociale très sérieuse, nous craignons que cela ne débouche sur un soulèvement parce qu’il y a des gens qui appellent à l’insurrection, qui demandent à prendre les armes », s’est-elle inquiétée.

Elle a confirmé le bilan de 7 morts, ajoutant que plus de 200 personnes avaient été blessées.

La présidente Boluarte a elle appelé une nouvelle fois au « calme et à la paix ».

Lundi, le nouveau gouvernement avait déclaré l’état d’urgence pour 60 jours dans sept provinces de la région d’Abancay (Sud) et révoqué tous les préfets nommés par le gouvernement de M. Castillo. 

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Mardi soir, après une réunion de crise, le ministre de la Défense Alberto Otarola a annoncé que l’état d’urgence avait été déclarée dans deux autres régions dans le sud, Arequipa (qui comprend la deuxième ville du pays) et Ica. Un cadre qui permet notamment à l’armée d’intervenir en même temps que la police. 

La partie sud du pays, avec la région touristique de Cuzco et la deuxième ville plus grande ville Arequipa, et celle au nord sont les zones les plus touchées par les manifestations. 

Le train reliant Cuzco et la citadelle inca du Machu Picchu, le joyau touristique du Pérou, a été suspendu mardi et mercredi en raison de la situation, a annoncé l’opérateur.

« Nous demandons la dissolution du Congrès et la démission immédiate Madame Dina Boluarte », a affirmé à l’AFP Hugo Maquera, un responsable local qui participait au blocage du pont international de Puno à la frontière avec la Bolivie.

A Lima, à l’image des derniers jours, des échauffourées ont eu lieu en soirée entre policiers et manifestants près du Congrès dans le centre ville.

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Sous pression, Mme Boluarte avait annoncé dimanche soir vouloir avancer les élections générales de 2026 à 2024, sans parvenir à apaiser les tensions.

Le 7 décembre, M. Castillo, 53 ans, avait ordonné la dissolution du Parlement qui avait peu après voté, à une large majorité, sa destitution pour « incapacité morale ».

Avant sa tentative ratée, les procureurs avaient déjà accusé l’ex-président péruvien d’être à la tête d’une « organisation criminelle ». Il fait l’objet d’enquêtes pour entrave à la justice, trafic d’influence, corruption ainsi que pour plagiat.

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MARN1

Amérique centrale

La politique extérieure de Trump envers l’Amérique latine sera plus active, selon des experts

Le prochain gouvernement de Donald Trump ne suivra pas une politique extérieure isolationniste, mais adoptera plutôt une approche active et intensifiée vis-à-vis de l’Amérique latine, notamment envers Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, selon trois analystes des affaires internationales.

La nomination du sénateur républicain Marco Rubio en tant que secrétaire d’État, connu pour son opposition résolue au communisme, garantira une attention particulière à l’Amérique latine, avec un accent fort sur le Venezuela, le Nicaragua et Cuba. C’est ce qu’a déclaré Cynthia Arnson, ancienne directrice du programme Amérique latine du Wilson Center, lors du dialogue « Trump 2.0 : Perspectives et défis pour l’Amérique centrale, Cuba et le Venezuela », organisé par les organismes Expediente Abierto et Gobierno y Análisis Político.

Selon Arnson, Trump annulera les licences d’exportation de pétrole et de gaz depuis le Venezuela et imposera des sanctions plus sévères contre le gouvernement de Nicolás Maduro, dans l’espoir que les sanctions économiques auront un impact sur le développement politique du pays.

En ce qui concerne le Nicaragua, dirigé par Daniel Ortega depuis 2007, Arnson a souligné qu’il y a une « grande colère » à Washington, car la majorité des exportations du Nicaragua vont vers les États-Unis dans le cadre de l’Accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Amérique centrale (CAFTA). Bien qu’il ne soit pas clair quelles sont les possibilités juridiques d’expulser le Nicaragua du CAFTA, elle a prédit que divers outils seront utilisés pour empêcher le pays de continuer à bénéficier du marché américain.

En ce qui concerne Cuba, l’analyste prévoit que la politique étrangère des États-Unis exercera une pression économique accrue, estimant que la situation sur l’île est pire que jamais, avec des pénuries économiques et des coupures d’électricité.

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International

L’ONU appelle à des élections libres et à une aide humanitaire immédiate pour la Syrie

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé mercredi à Damasco à la tenue d’élections « justes et libres » après une période de transition, soulignant l’impératif d’une « aide humanitaire immédiate » dans un pays dévasté par des années de conflit.

Depuis le 8 décembre, une coalition de groupes armés, dirigée par les islamistes de Hayat Tahrir al Sham (HTS), a pris le contrôle de la Syrie, renversant le président Bachar al-Assad, qui avait maintenu un régime autoritaire pendant plus de deux décennies.

« Il est essentiel de souligner qu’il y a beaucoup d’espoir et que nous assistons aux débuts d’une nouvelle Syrie », a déclaré Pedersen lors d’une conférence de presse.

Le représentant de l’ONU a mis en avant la vision d’une « nouvelle Syrie » qui mettra en œuvre une nouvelle constitution, garantissant un nouveau contrat social pour tous les Syriens et organisera des élections justes et libres à la fin de la période de transition.

Le Premier ministre désigné pour diriger la transition jusqu’au 1er mars, Mohamad al Bachir, s’est engagé à « garantir les droits de tous ».

Cependant, Pedersen a averti que, bien qu’il y ait de la stabilité à Damas, des défis demeurent dans d’autres régions, mettant en évidence son espoir de parvenir à une « solution politique » pour les zones autonomes kurdes du nord-est de la Syrie, qui représentent l’un des « plus grands défis » pour le nouveau gouvernement.

Le conflit syrien, qui a débuté en 2011 après la répression de manifestations en faveur de la démocratie, a fait plus de 500 000 morts et déplacé des millions de personnes, devenant l’une des crises humanitaires les plus graves de ces dernières décennies.

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International

La Cour Suprême du Ghana soutient la loi pénalisant la communauté LGTBI+

La Cour Suprême du Ghana a confirmé mercredi son soutien à un projet de loi qui punit sévèrement la communauté LGTBI+, loi qui avait été adoptée par le Parlement à la fin du mois de février.

Cette décision intervient après le rejet de deux recours remettant en question la constitutionnalité de la législation.

Avril Lovelace Johnson, présidente du panel de sept juges, a déclaré qu’« il n’y a aucune action que la Cour Suprême puisse annuler dans le cadre de sa compétence », en annonçant la décision.

La loi prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour les personnes ayant des relations homosexuelles, et de trois à cinq ans pour celles qui « promouvront, parraineront ou soutiendront intentionnellement des activités LGTB+ ».

Le Ghana, un pays avec une forte influence religieuse et conservatrice, interdit les relations entre personnes de même sexe depuis l’époque coloniale, bien qu’aucun cas de poursuites n’ait été enregistré jusqu’à présent. Ce projet de loi, qui a été critiqué en Occident, pourrait entrer en vigueur une fois qu’il aura été ratifié par le président Nana Akufo Addo.

Après l’adoption législative, Akufo Addo, dont le mandat se termine le 7 janvier, avait déclaré qu’il attendrait la décision de la Cour Suprême sur la constitutionnalité de la loi avant de prendre une décision sur sa promulgation.

La Cour Suprême a été convoquée par le journaliste Richard Dela Sky et la chercheuse Amanda Odoi pour examiner cette question.

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