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International

Pérou: Apurimac, région rebelle, promet de se battre jusqu’à « l’insurrection »

Photo: MARTIN BERNETTI / AFP

| Par AFP | Patrick Fort |

« On ne va pas s’arrêter là. Si les élites et le Parlement ne reculent pas, on peut aller jusqu’à l’insurrection », annonce, déterminé, Juan Ochicua, paysan péruvien de 53 ans, aux traits amérindiens.

Une centaine de personnes de son village indigène de Quishuara ont parcouru 80 km en camion pour bloquer brièvement et pacifiquement la route entre Abancay et Andahuaylas, deux villes de l’Apurimac (Andes Sud-est), épicentre des troubles au Pérou qui ont fait 21 morts et ébranle le pays.

« La Constitution autorise la désobéissance civile et l’insurrection à un gouvernement illégal », ajoute-t-il pendant que ses compagnons scandent « Que veut le peuple? La dissolution du Parlement! ».

« On ne respecte pas les Indiens au Pérou. On est maltraités économiquement. Marginalisés politiquement », ajoute-t-il.  

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C’est le Pérou profond et pauvre. Quelques pantalons sont déchirés. Des vestes usées aux manches ne ferment pas en raison de fermetures éclairs disparues. Certaines chaussures sont trouées. On mâche de la feuille de coca transporté dans des sacs en plastique. 

Castillo « piégé »

Ici à 2.700 mètres d’altitude, le paysage andin avec ses montagnes arides est magnifique mais difficile pour ces paysans vivant de la culture de la pomme de terre. 

« On arrive à survivre. Dans l’Apurimac, nous avons la plus grande entreprise minière du pays (MMG chinoise)à Las Bambas (cuivre). L’argent devait être investi ici dans des infrastructures d’irrigation. Ce sont les grandes entreprises en accord avec le Parlement qui prennent les richesses du pays », s’insurge Freddy Quispe, paysan de 45 ans.

Six des 21 morts dans le pays pendant les manifestations ont été tués dans l’Apurimac, petit département de 500.000 habitants.  

Celles-ci ont commencé après la tentative ratée de l’ancien président Pedro Castillo le 7 décembre de dissoudre le Parlement et de gouverner par décrets.

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D’origine indienne, le président déchu, qui a été arrêté alors qu’il voulait se réfugier à l’ambassade du Mexique, est très populaire dans les régions andines où il représentait une sorte de revanche de la province indigène sur la capitale Lima et ses élites.

« On lui a tendu un piège. On l’a trompé pour qu’il déclare l’auto-coup », estime Maximo Chirinos, enseignant à Abancay, ville de 100.000 habitants à flanc de montagne et capitale administrative de l’Apurimac qui est aussi la région natale de la nouvelle présidente Dina Boluarte. Celle-ci était la vice-présidente de M. Castillo et lui a succédé au pouvoir. 

Elle est aujourd’hui honnie par les siens qui lui reprochent de ne pas avoir démissionné après l’arrestation du président et la rendent responsable de la répression.

Quelques personnes lui donnent du crédit pour son respect de la constitution, estimant qu’il faut lui accorder un peu de temps. Mais la grand majorité, même ceux qui militent pour l’arrêt des manifestations demandent sa démission.  

Tentant d’enrayer la fronde, Mme Boluarte a promis d’avancer les élections de 2026 à 2024, puis à 2023, tout en déclarant l’Etat d’urgence qui interdit les réunions et les manifestations et permet à l’armée d’intervenir. 

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Lundi, les opposants à la présidente ont néanmoins convoqué une manifestation. Des forces de police anti-émeutes, casqués et équipés de boucliers barrent la route devant l’église de Guadalupe mais dépêchent des émissaires pour s’entretenir avec les responsables. 

« Dina assassine »

La procureure Vicky Caichihua Castro prévient fermement: « La liberté de manifester est un droit. Nous sommes toutefois en Etat d’urgence et l’Etat d’urgence restreint ces droits. Les manifestations sont interdites mais nous allons vous laisser exercer votre droit. Attention! Pacifiquement! La police va vous accompagner. S’il y a des actes de vandalisme, elle interviendra! »

« Pas de cagoules, pas de lance-pierres ni de pierres », ajoute un policier.

Les responsables acquiescent, jurant que les violences et dégradations des derniers jours sont l’oeuvre d’infiltrés pro-Fujimori (ancien président) ou de forces spéciales de la police. Une théorie très répandue parmi les manifestants. 

Un cortège de quelque 600 personnes s’ébranle derrière une banderole « Dina assassine ». La présidente est dans le collimateur.

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« Dina assassine, Honte de l’Apurimac », « Dina écoute, le peuple te répudie », crie la foule.

Parmi les manifestants, Rosario Medrano Aguirre, commerçante de 72 ans, chapeau en paille sur la tête et veste noire ornée d’un badge rouge de Tupac Amaru, chef indien mythifié ayant lutté contre les Espagnols.

« Tupac c’est le temps de la lutte! Le peuple d’Apurimac manifeste parce l’Etat, les parlementaires et l’usurpatrice Dina Boluarte piétinent nos droits, ils veulent nos richesses. Mme Boluarte a trahi l’Apurimac, elle met les femmes à mal. Elle n’a pas de coeur. Tant de morts! », dit-elle. 

« Ces gens de droite mangent bien, boivent bien et s’habillent bien avec notre argent. Et le peuple indigène n’a pas de médicaments, pas une bonne éducation », estime-t-elle encore.  

« Qu’elle (Boluarte) dissolve le Parlement, qu’elle démissionne! Sinon on va à tous à Lima fermer le parlement! », jure-t-elle.

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Yoon Suk-yeol explique devant la justice la légitimité de son état d’exception

Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, s’est présenté ce samedi devant le tribunal qui doit décider si son arrestation, décidée par le bureau national anticorruption pour sa déclaration précipitée sur la loi martiale, sera prolongée.

Le véhicule transportant Yoon a quitté le centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, peu avant 13h30, heure locale (4h30 GMT). Il est arrivé à sa destination une demi-heure plus tard, escorté par une série de véhicules de sécurité qui ont été secoués par les foules rassemblées le long du trajet, selon une retransmission en direct de l’agence de presse Yonhap.

Yoon a témoigné pendant environ 40 minutes pour expliquer devant le Tribunal du district ouest de Séoul les raisons pour lesquelles il a imposé l’état d’exception le 3 décembre dernier, une décision qui lui a valu sa destitution seulement 11 jours après, selon le même média.

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Donald Trump soutient le retour du programme « Restez au Mexique », selon Kristi Noem

Kristi Noem, nommée par le président élu des États-Unis, Donald Trump, pour diriger le Département de la Sécurité Nationale, a assuré ce vendredi qu’elle rétablira le programme « Restez au Mexique », qui obligeait les migrants et demandeurs d’asile à rester sur le territoire mexicain pendant que leurs demandes d’entrée aux États-Unis étaient traitées.

Noem, gouverneure du Dakota du Sud depuis 2019, a fait ces déclarations lors de son audience de confirmation devant un comité du Sénat, une étape nécessaire avant que sa nomination ne soit soumise au vote du Sénat et qu’elle puisse officiellement assumer ses fonctions.

« Le président et moi avons beaucoup parlé de cela et je suis pleinement engagée à travailler avec lui pour remettre en place le programme ‘Restez au Mexique' », a-t-elle déclaré lors de l’audience.

Ce programme, officiellement connu sous le nom de Protocoles de Protection des Migrants, a été mis en œuvre en janvier 2019 sous le premier mandat de Donald Trump (2017-2021) et a continué d’être appliqué pendant les premiers mois du gouvernement de Joe Biden, avant d’être supprimé en août 2022.

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International

La Russie qualifie de « déroutant » le possible déploiement d’une base militaire britannique en Ukraine

Le Kremlin a qualifié aujourd’hui de « inquiétant » le projet du Royaume-Uni de déployer à la fin de la guerre une base militaire sur le territoire ukrainien, qui a été connu lors de la visite à Kiev du Premier ministre britannique, Keir Starmer.

« Bien sûr, étant donné que le Royaume-Uni est un pays membre de l’OTAN, le rapprochement de son infrastructure militaire vers nos frontières est sans aucun doute un élément assez inquiétant », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole présidentiel, à la presse locale.

Peskov a également mis en garde contre la référence à la coopération entre Kiev et Londres dans la mer d’Azov, qu’il a qualifiée de « mer intérieure de Russie » après l’annexion des régions côtières ukrainiennes de Donetsk, Kerson et Zaporiyie.

« Il est difficile de parler d’une interaction entre l’Ukraine et le Royaume-Uni », a-t-il déclaré.

Cependant, il a souligné que l’accord de partenariat bilatéral pour cent ans signé jeudi par Starmer et le président ukrainien, Volodymir Zelensky, « ne garantit pas » que Kiev entre dans l’Alliance atlantique.

« Nous sommes avec vous non seulement aujourd’hui ou demain, cette année ou l’année prochaine, mais pendant cent ans, longtemps après la fin de cette terrible guerre et que l’Ukraine soit libre et qu’elle revienne prospère », a déclaré Starmer lors d’une conférence de presse dans la capitale ukrainienne.

Starmer a révélé que son pays apportera plus de soutien militaire « que jamais auparavant » à l’Ukraine, y compris des barils d’artillerie fabriqués au Royaume-Uni d’une valeur de 2,6 milliards d’euros.

En ce qui concerne la guerre, l’armée russe a libéré 63,2 % du territoire de la région de Koursk après cinq mois de combats qui ont suivi l’incursion des troupes ukrainiennes, a annoncé vendredi le ministère de la Défense du pays.

Au moins quatre personnes ont également été tuées dans une attaque lancée en plein jour par les forces russes qui a endommagé un bâtiment résidentiel et une infrastructure éducative dans la ville de Krivi Rig (centre), a déclaré sur ses réseaux sociaux le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Sergui Lisak.

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