21 janvier | Par AFP | Carlos Mandujano / Patrick Fort |
Parfois violentes, les manifestations contre la présidente Dina Boluarte qui ont fait 45 morts depuis décembre se poursuivaient vendredi à Lima comme dans le reste du Pérou au lendemain d’un grand rassemblement dans la capitale.
Des affrontements violents, ressemblant à des scènes de bataille se sont déroulés à Arequipa, deuxième ville du pays.
Les manifestants ont lancé des pierres et ont allumé des feux autour du pont Anashuayco, pour tenter de progresser vers l’aéroport, pour l’heure toujours fermé.
Les forces de l’ordre — police et armée — ont répondu avec des tirs de grenades lacrymogène, selon un photographe de l’AFP.
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Des heurts ont aussi eu lieu dans la région de Puno (sud), où les protestataires ont incendié un poste de police de Zepita (après le départ des policiers) et un poste de douane à Desaguadero, à la frontière avec la Bolivie, a rapporté la télévision locale.
Des heurts ont également eu lieu dans le département de La Libertad dans le nord du pays.
Jeudi soir, les autorités avaient étendu l’Etat d’urgence déjà en vigueur à Lima, Cuzco, Callao et Puno, à l’Amazonie (est), Tacna (sud) et La Libertad (nord).
A Lima, des milliers de manifestants ont défilé avec des slogans similaires à la veille: « Dina assassine ! », « Cette démocratie n’est pas une démocratie, Dina, le peuple te répudie ! »
Vêtue d’un chapeau blanc en paille et d’une jupe rose, Olga Mamani, 50 ans, assure: « Nous voulons la démission de Dina. Si elle ne démissionne pas, le peuple ne sera pas en paix ». Elle porte sur les épaules le drapeau de Yunguyo (sud-est), petite ville sur le lac Titicaca et la frontière bolivienne.
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Paysan cultivant pommes de terre et tubercules, Antonio Huaman, 45 ans, visage buriné, venu de Andahuaylas, épicentre des manifestations en décembre, jure qu’il ne renoncera pas: « On veut la démission de Dina et la dissolution du congrès »
« On restera ici jusqu’aux ultimes conséquences. Nous sommes des guerriers chancas (ethnie de l’Apurimac) », dit-il en mâchant des feuilles de coca qu’il transporte dans un petit sac en plastique: « La feuille nous donne de la force pour poursuivre la lutte ».
Le gros des manifestants s’est dispersé vers 20h.
Des échauffourées — jets de pierre et tirs de gaz lacrymogène — se sont produits en fin d’après midi et en soirée.
Si les violences ont été de moindre ampleur que la veille, des groupes continuaient toutefois à en découdre, brûlant des poubelles et lançant des projectiles dans le centre ville vers 21h.
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Plusieurs personnes ont été arrêtées, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les manifestations organisées jeudi à Lima par des habitants des Andes ont fait 38 blessés, dont des policiers, selon le ministère de l’Intérieur.
« La lutte va se poursuivre dans toutes les régions jusqu’à la démission de Boluarte et jusqu’à la satisfaction des autres revendications: des élections cette année et un référendum pour une Assemblée constituante », a déclaré à l’AFP Geronimo Lopez, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP).
Les troubles au Pérou ont fait 45 morts depuis le 7 décembre. Ils ont éclaté après la destitution et l’arrestation du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.
Jeudi soir la présidente Dina Boluarte a une nouvelle fois appelé au calme à la télévision.
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« Au peuple péruvien, à ceux qui veulent travailler en paix (…) et à ceux qui protestent : je ne me lasserai pas de les appeler au bon dialogue, de leur dire que le pays a besoin de solutions pour l’eau, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’élevage, plus de ponts, plus de routes… »
Mais elle a aussi menacé ceux « qui génèrent les actes de violence », promettant de la « fermeté ».
Touristes bloqués
L’aéroport de Cuzco, capitale touristique du pays, a rouvert ses portes à la mi-journée mais le train vers le célèbre site du Machu Picchu est toujours suspendu.
Au moins 300 touristes étrangers et locaux sont bloqués dans la zone, le train étant l’unique moyen de se rendre dans le joyau inca. En décembre, des touristes avaient également été bloqués sur le site avant d’être évacués.
« Nous ne savons pas si un train viendra nous chercher. Tous les touristes ici font la queue pour s’inscrire » pour nous évacuer, a déclaré à l’AFP le touriste chilien Alem Lopez.
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La crise est aussi le reflet de l’énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres qui soutenaient le président Castillo, d’origine amérindienne, et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu’ils voient comme le mépris de Lima.
Elue sur le même ticket présidentiel en 2021, Mme Boluarte, vice-présidente de M. Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Les manifestants voient en elle une « traîtresse ».
Yoon Suk-yeol explique devant la justice la légitimité de son état d’exception
Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, s’est présenté ce samedi devant le tribunal qui doit décider si son arrestation, décidée par le bureau national anticorruption pour sa déclaration précipitée sur la loi martiale, sera prolongée.
Le véhicule transportant Yoon a quitté le centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, peu avant 13h30, heure locale (4h30 GMT). Il est arrivé à sa destination une demi-heure plus tard, escorté par une série de véhicules de sécurité qui ont été secoués par les foules rassemblées le long du trajet, selon une retransmission en direct de l’agence de presse Yonhap.
Yoon a témoigné pendant environ 40 minutes pour expliquer devant le Tribunal du district ouest de Séoul les raisons pour lesquelles il a imposé l’état d’exception le 3 décembre dernier, une décision qui lui a valu sa destitution seulement 11 jours après, selon le même média.
Donald Trump soutient le retour du programme « Restez au Mexique », selon Kristi Noem
Kristi Noem, nommée par le président élu des États-Unis, Donald Trump, pour diriger le Département de la Sécurité Nationale, a assuré ce vendredi qu’elle rétablira le programme « Restez au Mexique », qui obligeait les migrants et demandeurs d’asile à rester sur le territoire mexicain pendant que leurs demandes d’entrée aux États-Unis étaient traitées.
Noem, gouverneure du Dakota du Sud depuis 2019, a fait ces déclarations lors de son audience de confirmation devant un comité du Sénat, une étape nécessaire avant que sa nomination ne soit soumise au vote du Sénat et qu’elle puisse officiellement assumer ses fonctions.
« Le président et moi avons beaucoup parlé de cela et je suis pleinement engagée à travailler avec lui pour remettre en place le programme ‘Restez au Mexique' », a-t-elle déclaré lors de l’audience.
Ce programme, officiellement connu sous le nom de Protocoles de Protection des Migrants, a été mis en œuvre en janvier 2019 sous le premier mandat de Donald Trump (2017-2021) et a continué d’être appliqué pendant les premiers mois du gouvernement de Joe Biden, avant d’être supprimé en août 2022.
La Russie qualifie de « déroutant » le possible déploiement d’une base militaire britannique en Ukraine
Le Kremlin a qualifié aujourd’hui de « inquiétant » le projet du Royaume-Uni de déployer à la fin de la guerre une base militaire sur le territoire ukrainien, qui a été connu lors de la visite à Kiev du Premier ministre britannique, Keir Starmer.
« Bien sûr, étant donné que le Royaume-Uni est un pays membre de l’OTAN, le rapprochement de son infrastructure militaire vers nos frontières est sans aucun doute un élément assez inquiétant », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole présidentiel, à la presse locale.
Peskov a également mis en garde contre la référence à la coopération entre Kiev et Londres dans la mer d’Azov, qu’il a qualifiée de « mer intérieure de Russie » après l’annexion des régions côtières ukrainiennes de Donetsk, Kerson et Zaporiyie.
« Il est difficile de parler d’une interaction entre l’Ukraine et le Royaume-Uni », a-t-il déclaré.
Cependant, il a souligné que l’accord de partenariat bilatéral pour cent ans signé jeudi par Starmer et le président ukrainien, Volodymir Zelensky, « ne garantit pas » que Kiev entre dans l’Alliance atlantique.
« Nous sommes avec vous non seulement aujourd’hui ou demain, cette année ou l’année prochaine, mais pendant cent ans, longtemps après la fin de cette terrible guerre et que l’Ukraine soit libre et qu’elle revienne prospère », a déclaré Starmer lors d’une conférence de presse dans la capitale ukrainienne.
Starmer a révélé que son pays apportera plus de soutien militaire « que jamais auparavant » à l’Ukraine, y compris des barils d’artillerie fabriqués au Royaume-Uni d’une valeur de 2,6 milliards d’euros.
En ce qui concerne la guerre, l’armée russe a libéré 63,2 % du territoire de la région de Koursk après cinq mois de combats qui ont suivi l’incursion des troupes ukrainiennes, a annoncé vendredi le ministère de la Défense du pays.
Au moins quatre personnes ont également été tuées dans une attaque lancée en plein jour par les forces russes qui a endommagé un bâtiment résidentiel et une infrastructure éducative dans la ville de Krivi Rig (centre), a déclaré sur ses réseaux sociaux le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Sergui Lisak.