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International

Argentine: un an après la « cocaïne tueuse » de Buenos Aires, ni coupable ni rédemption

Photo: EMILIANO LASALVIA / AFP

31 janvier | Par AFP | Eduardo De Miguel |

Un an après le carnage – une vingtaine de morts – provoqué en banlieue de Buenos Aires par de la cocaïne frelatée, la justice piétine, sans coupable ni source identifiée, les autorités restent démunies face au risque de répétition, et les survivants replongent.

« Il n’y a eu aucune aide (officielle). Au moment des faits la police est venue, et puis c’était tout… », se désole auprès de l’AFP Monica Barco, mère de Cristian, 23 ans, l’un des jeunes toxicomanes survivants de l’affaire « de Puerta 8 ». 

De ce quartier pauvre, extension urbaine sauvage en périphérie de la capitale, est parti un lot de doses de cocaïne qui envoyèrent des dizaines de personnes à l’hôpital, entre le 1er et le 2 février 2022. Après avoir inhalé, ou fumé, de la cocaïne coupée avec du carfentanil: un puissant opioïde de synthèse, utilisé pour anesthésier ou tranquilliser de gros mammifères.

Dans le grand nord-ouest de Buenos Aires, près de 80 consommateurs furent hospitalisés, certains en urgence, dans une dizaine d’hôpitaux. D’autres n’eurent jamais le temps, terrassés chez eux, ou isolés, par des sympômes foudroyants, un état de choc, une détresse respiratoire, un accident vasculaire, cardiaque.

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Un vent de panique souffla quelques heures: les autorités lancèrent une « alerte épidémiologique », exhortant quiconque dans l’agglomération à ne pas consommer leur dose, et des raids de police permirent en 24 heures de récupérer des milliers de doses.

Les secours parlèrent alors de 24 décès liés à la cocaïne altérée, mais le lien ne put être prouvé pour tous.

La low-cost en force

Une douzaine de suspects, des groupes distincts, furent arrêtés les jours suivants. Mais en 2022 par deux fois la justice a dû avérer « l’absence d’indice que les mis en cause connaissaient la présence d’une substance létale » dans la cocaïne, où « étaient en capacité d’influer sur les événements » selon un jugement en octobre. Et seule une poignée demeurent en détention, pour des affaires distinctes de drogue.

Altération délibérée de la cocaïne, comme on le soupçonna un instant? Ou mauvaise cuisine d’amateur, conséquence d’un marché local et d’opérateurs atomisés, notamment après les années Covid? La genèse du carfentanil n’a à ce jour pas été élucidée.

Ce que le drame de « Puerta 8 » a attesté, c’est la présence toujours croissante d’une cocaïne low cost, très altérée, adaptée à un marché local aux ressources limitées – les doses concernées s’achetèrent pour l’équivalent de 3 dollars.

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Ici, la cocaïne a « toujours » été altérée pour la rendre moins chère, « il est très rare que les consommateurs réguliers aient une pureté supérieure à 25% », assure à l’AFP Carlos Darmin, toxicologue à l’hôpital Fernandez de Buenos Aires.

L’Argentine est surtout un « pays de transit » de la drogue, appuie la procureure Monica Cuñarro, qui dirigea la première unité judiciaire spécialisée narcotrafic. « Ce qui sort est de bonne qualité, le reste va au marché interne. De mauvaise qualité, et consommé par les franges populaires ». Même si l’usage de drogue traverse les barrières sociales.

Depuis un an, aucun autre cas lié à du carfentanil n’a émergé. Mais mi-janver la province de Santa Fe (nord) a rapporté plusieurs intoxications avec de la cocaïne vraisemblablement coupée avec du levamisol, un antiparasitaire utilisé en médecine vétérinaire.

« Limiter les dégâts ? »

A « Très de Febrero », commune dont dépend « Puerta 8 », le maire Diego Valenzuela explique à l’AFP avoir saisi la justice pour faire démolir un « bunker » – squat servant de point de conditionnement et de vente – qui avait ressurgi quelques semaines à peine après le drame.

« Nous n’avons rien appris. Ou pas voulu le faire. Aucune mesure n’a été mise en place susceptible d’éviter une répétition » de 2022, estime l’ONG ARDA, qui milite pour un « changement de paradigme » contre la drogue en « limitant les dégâts »: dépénaliser, et créer un usage sécurisé en analysant des produits, en désinfectant des seringues, etc.

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La secrétaire nationale anti-drogue Gabriella Torres signale les points publics d’assistance aux toxicomanes passés de 300 à 800 en trois ans. Mais convient que « la consommation augmente », dans l’attente d’un prochain recensement national sur la drogue – le dernier en 2017 avait relevé un usage de la cocaïne décuplé en sept ans, à 5,3% de la population. 

A « Puerta 8 », Cristian, lui, est passé au « paco », mélange à base de pâte de cocaïne, dit la « drogue des pauvres ». Sa mère l’a engagé dans un suivi psychiatrique en hôpital public. Mais « il y allait, il discutait, ils lui donnaient des pilules, il revenait et recommençait à consommer », se désole-t-elle en sanglotant, sentant un combat inégal « comme beaucoup de mamans du quartier dont le fils est accro ».

Amérique centrale

La politique extérieure de Trump envers l’Amérique latine sera plus active, selon des experts

Le prochain gouvernement de Donald Trump ne suivra pas une politique extérieure isolationniste, mais adoptera plutôt une approche active et intensifiée vis-à-vis de l’Amérique latine, notamment envers Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, selon trois analystes des affaires internationales.

La nomination du sénateur républicain Marco Rubio en tant que secrétaire d’État, connu pour son opposition résolue au communisme, garantira une attention particulière à l’Amérique latine, avec un accent fort sur le Venezuela, le Nicaragua et Cuba. C’est ce qu’a déclaré Cynthia Arnson, ancienne directrice du programme Amérique latine du Wilson Center, lors du dialogue « Trump 2.0 : Perspectives et défis pour l’Amérique centrale, Cuba et le Venezuela », organisé par les organismes Expediente Abierto et Gobierno y Análisis Político.

Selon Arnson, Trump annulera les licences d’exportation de pétrole et de gaz depuis le Venezuela et imposera des sanctions plus sévères contre le gouvernement de Nicolás Maduro, dans l’espoir que les sanctions économiques auront un impact sur le développement politique du pays.

En ce qui concerne le Nicaragua, dirigé par Daniel Ortega depuis 2007, Arnson a souligné qu’il y a une « grande colère » à Washington, car la majorité des exportations du Nicaragua vont vers les États-Unis dans le cadre de l’Accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Amérique centrale (CAFTA). Bien qu’il ne soit pas clair quelles sont les possibilités juridiques d’expulser le Nicaragua du CAFTA, elle a prédit que divers outils seront utilisés pour empêcher le pays de continuer à bénéficier du marché américain.

En ce qui concerne Cuba, l’analyste prévoit que la politique étrangère des États-Unis exercera une pression économique accrue, estimant que la situation sur l’île est pire que jamais, avec des pénuries économiques et des coupures d’électricité.

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International

L’ONU appelle à des élections libres et à une aide humanitaire immédiate pour la Syrie

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé mercredi à Damasco à la tenue d’élections « justes et libres » après une période de transition, soulignant l’impératif d’une « aide humanitaire immédiate » dans un pays dévasté par des années de conflit.

Depuis le 8 décembre, une coalition de groupes armés, dirigée par les islamistes de Hayat Tahrir al Sham (HTS), a pris le contrôle de la Syrie, renversant le président Bachar al-Assad, qui avait maintenu un régime autoritaire pendant plus de deux décennies.

« Il est essentiel de souligner qu’il y a beaucoup d’espoir et que nous assistons aux débuts d’une nouvelle Syrie », a déclaré Pedersen lors d’une conférence de presse.

Le représentant de l’ONU a mis en avant la vision d’une « nouvelle Syrie » qui mettra en œuvre une nouvelle constitution, garantissant un nouveau contrat social pour tous les Syriens et organisera des élections justes et libres à la fin de la période de transition.

Le Premier ministre désigné pour diriger la transition jusqu’au 1er mars, Mohamad al Bachir, s’est engagé à « garantir les droits de tous ».

Cependant, Pedersen a averti que, bien qu’il y ait de la stabilité à Damas, des défis demeurent dans d’autres régions, mettant en évidence son espoir de parvenir à une « solution politique » pour les zones autonomes kurdes du nord-est de la Syrie, qui représentent l’un des « plus grands défis » pour le nouveau gouvernement.

Le conflit syrien, qui a débuté en 2011 après la répression de manifestations en faveur de la démocratie, a fait plus de 500 000 morts et déplacé des millions de personnes, devenant l’une des crises humanitaires les plus graves de ces dernières décennies.

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International

La Cour Suprême du Ghana soutient la loi pénalisant la communauté LGTBI+

La Cour Suprême du Ghana a confirmé mercredi son soutien à un projet de loi qui punit sévèrement la communauté LGTBI+, loi qui avait été adoptée par le Parlement à la fin du mois de février.

Cette décision intervient après le rejet de deux recours remettant en question la constitutionnalité de la législation.

Avril Lovelace Johnson, présidente du panel de sept juges, a déclaré qu’« il n’y a aucune action que la Cour Suprême puisse annuler dans le cadre de sa compétence », en annonçant la décision.

La loi prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour les personnes ayant des relations homosexuelles, et de trois à cinq ans pour celles qui « promouvront, parraineront ou soutiendront intentionnellement des activités LGTB+ ».

Le Ghana, un pays avec une forte influence religieuse et conservatrice, interdit les relations entre personnes de même sexe depuis l’époque coloniale, bien qu’aucun cas de poursuites n’ait été enregistré jusqu’à présent. Ce projet de loi, qui a été critiqué en Occident, pourrait entrer en vigueur une fois qu’il aura été ratifié par le président Nana Akufo Addo.

Après l’adoption législative, Akufo Addo, dont le mandat se termine le 7 janvier, avait déclaré qu’il attendrait la décision de la Cour Suprême sur la constitutionnalité de la loi avant de prendre une décision sur sa promulgation.

La Cour Suprême a été convoquée par le journaliste Richard Dela Sky et la chercheuse Amanda Odoi pour examiner cette question.

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